Ras Bath mis de nouveau sous mandat de dépôt : Me Kassoum Tapo appelle les militants du CDR au calme et au respect des procédures judiciaires
Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, le célèbre activiste et chroniqueur radio, a été placé, le vendredi 7 février 2021, sous mandat de dépôt par le tribunal de la commune 4 du district de Bamako. Pour cette seconde incarcération, après celle relative à l’affaire de « déstabilisation des institutions de la République », le bouillonnant activiste et président du Comité pour la Défense de la République( CDR) est accusé « d’outrage à magistrats.» Des échauffourées ont éclaté après l’annonce de son arrestation, le jeudi soir, par le commissariat du 5e arrondissement de Bamako.
Me Kassoum Tapo, l’avocat de Ras Bath, accuse les militants du CDR d’avoir favorisé l’incarcération de son client en essayant de « défier la justice » par des manifestations. « Les incidents ont continué toute la nuit dans la commune 4. S’il n’ y avait pas eu ces troubles-là, Ras Bath serait en liberté… Paradoxalement c’est aux militants du CDR que Ras Bath doit d’être aujourd’hui là où il est encore, à la maison d’arrêt. Personne n’est au-dessus de la loi. En tant qu’avocat, je ne peux pas approuver la mise en détention de mon client, mais je comprends et partage parfaitement la position du Procureur Général qui était de dire on ne défie pas l’État, on n’impose pas à l’État et on ne crée pas la chienlit. Je ne m’associerai à aucun trouble à l’ordre public, je ne m’associerai à aucun manquement à l’ordre judiciaire, aux magistrats et à la justice », a indiqué, le vendredi soir, à des journalistes, Me Tapo. Le célèbre avocat a aussi appelé les militants du CDR au calme sous peine de se retirer du dossier.
Les 02 et 03 mai 2021, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont porté plainte contre le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, Me Mohamed Aly Bathily, ancien ministre et Me Kassoum Tapo, ancien ministre pour « le délit d’outrage à magistrat ». Dans la plainte contre Ras Bath, déposée auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV de Bamako, les syndicats des magistrats signalent que le mercredi 21 avril 2021 entre 21heures et minuit, sur les ondes de la Radio Renouveau et en direct sur Facebook, dans le cadre de l’émission dite « Les Grands Dossiers », puis dans d’autres sorties sur le même réseau social, Mohamed Youssouf BATHILY s’en est pris vertement à des magistrats ainsi qu’à l’institution judiciaire du Mali. « L’intéressé soutient que le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du district de Bamako n’avait aucune compétence pour connaître la procédure dite de « la déstabilisation des institutions». Il qualifie le procureur Mamoudou KASSOGUE de fou et de pas sérieux et le Juge d’instruction Bourama DIARRA de « jeune homme » qui penserait que la qualité de magistrat ainsi que le respect se résument à porter des vestes ». A l’en croire toujours, ces deux magistrats ne sauraient pas ce que c’est que la dignité et auraient méconnu dans la conduite de la procédure sus-spécifiée les règles élémentaires de compétence en matière pénale. Aussi, a-t-il affirmé que Mohamed Sida DICKO, Ministre de la justice, Garde des Sceaux et non moins magistrat, a blanchi la procédure qui le visait et ce avec d’autres de ses pairs du Gouvernement », lit-on dans la plainte des syndicats. En outre, les syndicats des magistrats indiquent ceci : « Ces attaques qui atteignent la magistrature dans son honneur et dans sa délicatesse, nous paraissent suffisamment caractériser le délit d’outrage à magistrat prévu et réprimé par les dispositions de l’article 147 de la Loi N°01-079 du 20 août 2001 portant Code pénal en République du Mali. Ils nous paraissent également constitutifs d’injures commises par le biais d’un système d’information, délit prévu et puni par l’article 21 de la loi N°2019-056 du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité tout comme du délit de menaces, prévu et punis par les dispositions de l’article 222 du Code Pénal ».
Source : Le Republicain