Lutte contre la désinformation et les fakes news : L’APPEL-Mali donne le ton
Réunis dans la salle de réunion de l’ASSEP ce vendredi 19 janvier 2022, face aux médias, Modibo Fofana accompagné de quelques membres de APPEL-Mali (l’Association des Professionnels de la presse en ligne) ont mis l’accent sur la publication des informations compromettantes et des fakes news. Ils ont unanimement affirmé que la publication de ces fakes news constitue un réel danger pour le Mali.
Le Mali traverse actuellement un contexte politique extrêmement tendu suite aux sanctions imposées par la Cedeao et l’Uemoa. Une situation qui donne lieu à la prolifération des fausses informations, à une campagne de désinformation et d’incitation à la violence sur le net et les réseaux sociaux. Le tout sur une machine de fabrique de fake news.
Le président d’APPEL-Mali Modibo Fofana a laissé entendre que certains hommes d’hommes de média et des blogueurs sur les médias sociaux s’adonnent à cœur joie dans la publication des fakenews et la désinformation. Il estime que ces fausses informations qui visent parfois à ternir l’image de l’armée ou qui visent à donner une mauvaise image du gouvernement pénalisent fortement notre pays. Pire, il soutient que ces fakes news peuvent contribuer à démoraliser les troupes au front, et le partage des vidéos montées de toutes pièces alimentent le sentiment anti-français au Mali.
« Nous exprimons notre inquiétude face à de telles campagnes. Dans ce pays plongé dans la crise, ces fausses informations, fake news et désinformations sont en train d’enflammer une situation déjà tendue. Toutes ces choses qui nous interpellent, les professionnels des médias de ne pas perdre de vue notre mission d’informer, d’éduquer et de sensibiliser à la recherche du sensationnel mais aussi notre responsabilité » a expliqué Modibo Fofana, président de APPEL-Mali.
Par ailleurs, il a fait le constat que ces fake news et désinformations prennent de l’ampleur à tel point que les vraies informations sont noyées. Toujours selon ses propos, il affirme que certains journalistes et éditeurs en ligne se laissent piéger par la reprise de certains articles de presses en ligne fantômes, et étrangères et que cela contribuent à envenimer la situation en chauffant à bloc l’opinion publique. Le président de APPEL-Mali dira que la recherche de l’audience ne doit pas nous amener le chemin du dérapage déontologique en ces moments d’incertitudes et d’inquiétudes.
« Il faut tenir compte du contexte exceptionnel, car nous sommes actuellement dans une situation existentielle ; autrement le Mali est menacé de son existence à cause des crises multidimensionnelles avec les récentes sanctions » affirme notre interlocuteur.
Pour Lassina Niangaly, journaliste d’Investigation, il faut toujours vérifier une information avant de la mettre en ligne. Il s’aligne sur la même ligne que son confrère Fofana en précisant que la publication des fausses informations est punie par la loi contre la cybercriminalité au Mali.
Salif Diarra membre de APPEL-Mali, Journaliste et professeur soutiendra que la lutte contre les fakes news doivent être une priorité pour tous les hommes de médias. Il souhaite cependant que lorsqu’on est confronté à une information douteuse, il est judicieux de faire une recherche sur le net pour en attester de son authenticité ou tout simplement d’envoyer cette information au bureau d’APPEL-Mali pour une vérification profonde. « On doit éviter de se laisser prendre au piège. Parfois, des sites fantômes sans existence officielle diffusent des fausses informations et certains médias les reprennent pour les relayer » explique t-il.
Ahmadou Sékou Kanta
