L’UNTM avertit le gouvernement Choguel : « Le syndicalisme peut entrer dans le jeu politique national (…) Donc faites attention ! »

On le croyait conquis, adouci par son nouveau poste de président du Conseil économique, social et culturel, Yacouba Katilé vient de prouver le contraire. Le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a adressé, ce vendredi 6 Mai, une correspondance au gouvernement de la transition. Il s’agit sans doute de la réaction la plus poignante jamais reçue par le gouvernement Choguel Kokalla Maïga.

« Les problèmes des compressés et des retraités par anticipation ne sont pas prioritaires pour le Gouvernement ». Dans sa correspondance, l’UNTM prête ces propos au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Des propos qui « attristent le monde du travail », selon la plus grande centrale syndicale du Mali. Pourtant, fraîchement nommé à la Primature, Choguel Kokalla Maïga avait ordonné le paiement des droits des compressés et retraités par anticipation avant la fête de Tabaski 2021. Il n’en sera rien !

En plus de ce dossier, l’UNTM accuse le Premier ministre d’avoir refusé entre autres : la « relecture du Décret n° 2011-051/P-RM du 10 Février 2011 », fixant les conditions d’emploi du personnel de l’Administration relevant du Code du Travail ; le rétablissement dans leurs droits des responsables syndicaux licenciés soit pour fait de grève, soit sous le prétexte de la COVID-19 (SYAMA, BRAMALI et bien d’autres services…) ; la révision des Codes portant création des Bureaux de Placement Privé (BPP) qui exploitent, selon l’UNTM, des milliers de jeunes travailleurs maliens….

Des menaces à peine voilées…

Le refus du Premier ministre est motivé, selon l’UNTM, par le fait qu’il ne veut pas céder devant « le casse-pied » que constitue la centrale syndicale. En réalité, l’UNTM soupçonne Choguel Kokalla Maïga, héritier politique du Général Moussa Traoré, de vouloir faire payer à la centrale syndicale, son rôle primordial dans la chute du dictateur. « La ligne rouge est la tentative de prolifération du négationnisme de la Révolution démocratique du 26 Mars 1991 », prévient l’UNTM dans son communiqué. En soulignant les « résultats sans lesquels aujourd’hui ne sera pas ».

Pour l’UNTM, le Premier ministre Choguel a manqué de « patriotisme », en aidant pas les salariés maliens à faire face à la cherté de la vie. La centrale syndicale gronde en des termes assez clairs : « Le syndicalisme peut entrer dans le jeu politique national. Toutes les Conventions et Résolutions le consacrent. Donc faites attention ! ». L’UNTM réaffirme son soutien au président de la Transition Assimi Goïta « en lequel le peuple se reconnait ». C’est d’ailleurs au nom de ce soutien que de nouvelles revendications n’ont pas été déposées sur la table du gouvernement.

On le sait, au Mali, l’après Ramadan rime avec les grognes sociales. Cependant, rarement les dirigeants n’ont prêté l’oreille à la tempête avant qu’elle ne se transforme en ouragan. Pourvu que cette fois, les dieux de Djoliba soufflent le message de l’UNTM aux oreilles du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui a les pieds de son palais implantés dans ce fleuve mythique.

Mamadou TOGOLA / MALIWEB.NET

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