Situation au Sahel : Antonio Guterres désigne le Nigérien Mahamadou Issoufou pour proposer « une nouvelle stratégie »

La situation sécuritaire s’est invitée au cœur d’une interview que le Secrétaire général des Nations -Unies, Antonio Guterres, a accordé à plusieurs médias occidentaux. Il reconnaît « un échec collectif » de l’ONU et ses partenaires dans le Sahel et évoque « la préparation d’une autre stratégie » sous de l’égide de l’ex-président Mahamadou Issoufou.

Dans cette interview diffusée par plusieurs médias, le patron de l’ONU se désole de l’ampleur de la dégradation de la situation sécuritaire et les difficultés liées au changement climatique qui sévissent dans le Sahel. « Il faut reconnaître que la situation dans le Sahel est aujourd’hui une situation très difficile. Nous avons des groupes terroristes qui sont partout. Nous avons des changements climatiques qui ont un impact dévastateur. Nous avons des problèmes de gouvernance, comme vous le savez, et nous avons une situation économique très terrible », a déclaré le secrétaire général des Nations-Unies.

L’ampleur de la menace terroriste et les aléas climatiques ont permis à l’organisation onusienne à étudier des nouvelles pistes pour un retour de la stabilité dans le Sahel. Pour ce faire, Antonio Guterres a annoncé qu’une équipe a été constituée autour de l’ancien Président du Niger, Mahamadou Issoufou, pour préparer une nouvelle approche des Nations-Unies dans le Sahel. « Nous avons constitué, sous l’égide du Président Mahamadou Issoufou, une équipe pour qu’elle puisse proposer à la communauté internationale une nouvelle stratégie pour le Sahel parce que ce qu’on fait maintenant ne suffit pas», a annoncé le chef de l’ONU, qui reconnaît « un échec collectif » dont il faut impérativement changer par une nouvelle « approche » pour restaurer la stabilité dans le Sahel.

 Rapprochement avec la position du Mali

Ce désaveu du secrétaire général de l’organisation des Nations Unies réconforte la position des autorités maliennes par rapport à leur quête pour un changement de paradigme dans la lutte contre le terrorisme au Mali et dans le reste du Sahel. Etant le seul pays du Sahel où l’une plus grande mission des Nations Unies est déployée depuis d’une décennie, le Mali a toujours dénoncé la méthode utilisée par les casques bleus dans la cadre de stabilisation du Nord du Mali. Bamako demande depuis plusieurs années le changement du mandat de la MINUSMA à un mandat plus robuste.

C’est une nouvelle résolution qui permettrait aux casques bleus d’être plus offensifs en allant traquer les terroristes dans leur dernier retranchement. Cette thèse du Mali est soutenue par le Sénégal de Macky Sall et le Niger de Mahamadou Issoufou. La doléance du Mali est toujours confrontée à un refus des grands du monde qui maintiennent que les casques bleus continuent à sécuriser les populations civiles sans pourtant jouer un rôle plus offensif dans la lutte contre le terrorisme. Ce qui, selon plusieurs analystes, fait de la mission des Nations-Unies au Mali l’une des plus meurtrières au monde avec plus 250 soldats tués sur les 13 000 déployés au Mali depuis 2013.

A cause de l’ampleur de la menace terroriste, la mission onusienne a déployé plus d’efforts pour sa propre sécurité que dans la sécurité des personnes et des biens. C’est cet ‘’immobilisme’’ de la mission de l’ONU qui est dénoncé par les autorités maliennes et les forces vives qui sont unanimes pour un changement du mandat de la MINUSMA. Ce désaveu de Antonio Guterres sonne comme une lueur d’espoirs pour les adeptes du changement du mandat de la MINUSMA surtout avec le choix porté sur une certain Mahamadou Issoufou, un fin connaisseur du dossier Malien, pour avoir participé à la création de la défunte G5-Sahel dédiée à lutter contre le terrorisme transfrontalier.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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