ADOPTION D’UNE LOI CONTRE LA PRATIQUE DE L’ESCLAVAGE PAR ASCENDANCE AU MALI : DE QUOI LE GOUVERNEMENT A-T-IL PEUR ?

Qu’est ce qui explique le mutisme du gouvernement sur l’adoption d’une loi contre l’esclavage par ascendance sachant bien que le phénomène fait des morts et des blessés ? 

Selon une étude de la Division de l’information, de la documentation et des recherches de l’FPRA, l’esclavage a été aboli au Mali par le décret du 12 décembre 1905.

Une loi relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées a été adoptée le 12 juillet 2012. Elle prévoit des « sanctions pénales pour les individus coupables de traite des personnes pouvant aller de 5 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité selon les circonstances ».

Toutefois, plusieurs chercheurs et ONG ont reconnu que cette loi ne pouvait être appliquée efficacement pour poursuivre les cas de traite impliquant l’esclavage par ascendance, celui-ci n’étant pas expressément défini dans la loi.

Sous le régime d’IBK, des efforts avaient été réalisés par les pouvoirs publics qui avaient initié un projet de loi criminalisant ces pratiques. Malheureusement, ce projet de loi est resté lettre morte. Et s’en est suivi le coup d’Etat. Pendant ce temps, des « maitres » d’esclavages continuent de tuer, blessés des personnes qu’ils qualifient d’esclaves. Ceux qui parviennent à s’échapper de leur barbarie, fuient des villages.

Si cette forme d’esclavage par ascendance se passe dans tout le pays, c’est bien dans la région de Kayes que le phénomène a pris des allures inhumaines au vu et au su du gouvernement.

L’Etat n’intervient qu’en sapeurs pompiers. C’est après morts d’hommes qu’on peut entendre que des arrestations ont lieu ça et là. Pourquoi le gouvernement attend pour prendre une batterie de lois contre la pratique ou contre les auteurs et complices de cette barbarie ? De quoi le gouvernement a-t-il peur pour ne pas faire de cette question sa priorité ?

Aujourd’hui, la complexité du phénomène avec des formes de tueries inhumaines, interpelle à jamais le président de la transition et son gouvernement. C’est un impératif pour le ministre de la Justice d’initier très rapidement une loi récriminant l’esclavage par ascendance. Il faut dire que c’est une bombe à retardement que les autorités sont en train d’entretenir, puisque les prétendus esclaves peuvent  être des proies faciles pour aller grossir les rangs des terroristes.

Djibril Diallo

Source : Arc en Ciel

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