Décès du président Idriss Deby : Que deviendra le Sahel sans son « gendarme » ?
Le Maréchal Idriss Deby Itno est décédé, ce mardi 20 avril, blessé dans les combats contre les rebelles du FACT. Un décès qui survient au lendemain de sa réélection pour un sixième mandat avec près de 80 % des suffrages. Les messages de condoléances regrettent la disparition d’un ‘’ rempart ’’ dans la lutte antiterroriste.
On le surnommait le « Gendarme du Sahel ». Idriss Deby était avant tout un redoutable chef de guerre au pouvoir depuis décembre 1990. En 30 ans de pouvoir, il avait réussi à bâtir l’une des armées les plus combatives dans la zone du Sahel. Les acteurs sont unanimes sur le rôle prépondérant de Deby dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans la zone du Sahel depuis la chute du régime Kadhafi.
Selon Bah N’Daw, président de la transition au Mali, la disparition du Président Deby est une « lourde perte ». « Une perte pour son pays, le Tchad et pour la région sahélienne et l’Afrique », a indiqué le président malien dans son message de condoléances. Un deuil national de trois jours a été décrété sur tout le territoire malien en hommage à l’illustre disparu.
La bravoure des soldats tchadiens au Mali a été saluée par Tièbilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali. « L’héroïsme des soldats tchadiens fait partie de l’histoire du Mali », a déclaré Tièbilé Dramé dans un post, en soulignant que les Maliens « n’oublieront jamais son engagement pour la liberté du Mali ».
La disparition du président Deby, comme le laissent transparaître les messages, inquiètent les autorités maliennes, et au-delà du Mali, les autorités des pays du Sahel. Interrogé par Maliweb.net, le journaliste Maciré Diop, spécialiste des questions de sécurité, estime que cette disparition affectera partiellement le Sahel. « Si les rebelles étaient parvenus à prendre N’Djamena, il y aurait eu un impact profond pour le Sahel », a expliqué le journaliste.
Cette analyse de Maciré Diop est partagée par l’éditorialiste Jean-Marie Ntahimpera qui affirme que « rien ne va changer tout de suite » dans la situation sécuritaire globale dans le Sahel. Selon l’analyste, comparer le décès de Deby à la chute de Mouammar Kadhafi est une erreur. « Kadhafi s’est effondré avec tout son régime, ce qui a poussé la Libye à sombrer dans l’anarchie », a tranché Jean-Marie Ntahimpera.
Source : maliweb.net