Evolution de la transition : Le front social, l’autre élément perturbateur ?

Malgré les efforts en termes de dialogue avec les partenaires sociaux, le gouvernement de Transition semble toujours confronté à une menace de grogne sociale. Le front social est une épée de Damoclès pendant sur la tête de la période transitoire ?

-maliweb.net- Grève des transporteurs de Sotramas, grève des boulangers avec une pénurie du pain la semaine dernière à Bamako, menace de « grève dure » de la centrale syndicale UNTM…Ce sont là quelques échos signalés par le thermomètre social au Mali. Tout ceci intervient dans un contexte d’annonce de la conférence sociale qui semble se faire désirer. Pendant ce temps, l’on signale ailleurs, dans d’autres corps socio-professionnels des revendications corporatistes diverses.

En effet, avec la récente grève des boulangers, les Maliens ont été sevré d’un de leurs aliments les plus consommés. « J’ai fait le tour de plus de cinq boulangeries pour acheter le pain du dîner, mais malheureusement, je n’ai pas pu m’en procurer.Il est temps que la grève prenne fin. Une crise alimentaire et ça sera la fin du Mali », déclarait un consommateur bamakois en début de semaine dernière. Et les consommateurs ne sont pas les seuls à se plaindre de la pénurie de pains. Elle touche même les vendeuses de nourriture installées au bord de la chaussée, un peu partout à Bamako. Elles ne cessent de se plaindre, car la plupart des clients accompagnent leurs plats avec le pain. Un impact très négatif sur le quotidien et l’économie locale. Sans compter que les livreurs de pain qui vivent de ce métier, grâce aux ristournes ne sont pas en reste.

Cette situation a mis en colère une frange de la population déjà éprouvé par la hausse du prix des autres denrées de première nécessité. « Si le pain aussi doit devenir rare, vraiment, nous ne savons plus que faire dans ce pays », a fulminé un habitant de la cité des trois caïmans.

De l’autre côté, le secteur des transports a aussi des difficultés. A titre d’exemple, les Sotramas, assurant la liaison entre les quartiers de la capitale, sont allées en grève le mercredi 3 février dernier. Cette grève a été observée par l’ensemble des transporteurs urbains et périurbains. Elle avait paralysé le mouvement dans la capitale. La grève est consécutive à l’annonce faite par les autorités d’appliquer les nouvelles mesures de péages au Mali.

Selon le communiqué du ministère des Transports et des Infrastructures, l’entrée en vigueur du paiement de la redevance de péage par passage était prévue pour le 1er février, mais elle a été reportée au mercredi 17 février 2021 rappelant aux usagers de la route que : « le paiement de la redevance de péage par passage procède de l’application des dispositions de l’arrêté interministériel n°08-1388/MF-MET-MATCL-MSIPC du 14 mai 2008 portant création des postes de péages et fixation des tarifs. Ce mode de paiement confirmé par le conseil des ministres à sa session du mercredi 19 février, sera pratiqué par les autres pays de l’espace Uémoa», a déclaré dans le communiqué n°06-/MTI-AR 2021, datant du 3 février. Ce qui a mis les transporteurs en colère ; sans compter la moue des usagers des transports en commun, qui vont voir augmenter les tarifs de ces transports.

Ce climat de tension et de nuage sur le front social conduit à se demander si la grogne dans le monde du travail ne va pas perturber significativement l’évolution de la Transition. Comment assurer une Transition apaisée quand les travailleurs des collectivités, ceux de l’administration territoriale centrale et d’autres pans de l’administration fulminent des projets d’arrêt de travail ? Comment concevoir un processus électoral avec des piles de revendications des administrateurs et des fonctionnaires des agences de développement régional ?

Il urge que le gouvernement se surpasse pour régler rapidement les différents problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés pour apaiser le front social et dérouler la Transition pour des chances de sortir le pays de l’ornière.

maliweb.net

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