Vulgarisation du projet de Constitution : Le gouvernement se met à la tâche
Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a présidé hier, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la première session d’appropriation du projet de Constitution, à l’intention des membres du Comité de pilotage de la stratégie de vulgarisation du texte fondamental et de l’ensemble des membres du gouvernement. Il avait à ses côtés le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga et celui en charge de la Refondation de l’État, Ibrahim Ikassa Maïga.
La rencontre permettra aux membres du Comité de pilotage de décider de la stratégie de vulgarisation, d’appréhender le contenu et l’esprit du projet de Constitution, et d’aider à la conception des éléments de langage et de supports documentaires de ladite stratégie. Et surtout de procéder à la revue des principales dispositions du projet de Constitution notamment les nombreuses innovations refondatrices que le document comporte.
Dans son intervention introductif, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions, a rappelé qu’après la remise officielle du projet de Constitution finalisé, le président de la Transition, dans l’élan d’un engagement infaillible de donner corps aux conclusions des Assises nationales de la refondation (ANR), a instruit le gouvernement de procéder à la large vulgarisation du texte auprès des forces vives maliennes de l’intérieur et de la diaspora.
Dans le cadre de l’exécution de cette instruction, un Comité de pilotage pour la vulgarisation du texte fut créé par décret du Premier ministre et placé auprès du ministère en charge de la Refondation de l’État. Ce comité est composé d’une Commission d’orientation stratégique (COS) et d’une Cellule de coordination (CC).
MONTÉE EN PUISSANCE DES RÉFORMES- Le ministre en charge de la Refondation de l’État de poursuivre que la COS qui a tenu sa première session inaugurale le jeudi dernier, est chargée d’orienter et d’impulser les activités de vulgarisation, tout en veillant à leur mise en œuvre. C’est sous l’autorité de cette Commission, que la Cellule de coordination, qui est chargée d’élaborer et de mettre en œuvre la conception scientifique et pédagogique des documents de référence, et d’assurer l’organisation matérielle et logistique, ainsi que l’encadrement sécuritaire des activités de vulgarisation, s’est réunie lundi dernier.
À ce propos, Ibrahim Ikassa Maïga a invité l’ensemble des participants à une synergie d’actions en vue d’assurer une meilleure appropriation du projet de Constitution. L’occasion étant aussi opportune pour lui de souligner qu’à l’image de l’Armée nationale «nous entamons aujourd’hui la phase de la montée en puissance des réformes politiques, électorales, administratives et institutionnelles à travers la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), le parachèvement de la réorganisation administrative et le projet de Constitution», a-t-il noté.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre a encouragé les membres du gouvernement à s’approprier le contenu du projet de Constitution qui constitue un texte refondateur de la nouvelle République du Mali. Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, le rôle du gouvernement est de se battre pour expliquer au maximum de Maliens pour que démocratiquement ce projet de Constitution passe. « C’est ce que le président attend de nous, car il a fini son travail. Maintenant, il lui reste juste à prendre en temps opportun, le décret fixant la date du scrutin référendaire», a expliqué le Premier ministre.
Selon le chef du gouvernement, les ANR qui constituent désormais le référentiel politique et historique sont la base de tout ce que les autorités de la Transition entreprennent, soulignant que la révision de la Constitution est une recommandation majeure desdites Assises. Par rapport aux réserves de fond du projet de Loi fondamentale, le chef du gouvernement a invité les participants à communiquer leurs suggestions afin de les faire remonter au président de la Transition qui est désormais seul habilité à apporter des modifications au projet. Cela, avant sa soumission aux Maliens pour le vote du Oui à une écrasante majorité, a souhaité le Premier ministre.
Au cours de la séance d’échanges avec les experts, les inquiétudes des membres du gouvernement ont essentiellement porté sur la problématique de l’adaptation des éléments de langage par rapport aux notions de laïcité, la représentation des Maliens établis à l’extérieur dans les chambres du Congrès (Assemblée nationale et Senat), la réorganisation des pouvoirs du président de la République, la diminution de ses privilèges, la diminution de l’immunité des parlementaires …
La cérémonie a été marquée par la présentation du projet de Constitution par les experts Pr Harouna Diallo et Pr Jeremie Coulibaly avec un accent particulier sur les innovations majeures.
Aboubacar TRAORE
Source : L’Essor