Violence basée sur le genre : Les artistes plasticiennes du Mali haussent le ton contre le phénomène

Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur les genres (VBG), Agansi.com, sous la houlette de sa directrice, Massira Touré, a organisé une présentation d’œuvres artistiques plasticiennes et un panel dans ses locaux. C’était le vendredi 8 décembre 2023. A travers l’art plastique, des artistes avec des talents différents haussent le ton contre les VBG.

Dans toutes les situations, les violences ne sont pas toujours physiques ou visibles, elles peuvent être psychologiques. Et les femmes ont tendance à les vivre avec les personnes avec qui elles ont plus de possibilités à se connecter. C’est en tout cas ce qui a été relevé lors de la découverte des créations artistiques qui abordent la problématique des violences basées sur le genre (VBG).

Faisant le tour des tableaux artistiques dans les locaux de Agansi, la directrice, Massira Touré, a présenté un tableau qui parle des liens entre les personnes, les enfants qui ne sont pas encore nés, les personnes qui n’existent plus dans ce monde. Ces liens, a-t-elle expliqué, restent toujours, car il y a toujours quelque chose qui nous unit à ces personnes. « J’essaie de façon esthétique de lier les personnes. Vous avez souvent la couleur rouge qui peut ramener à tous ceux qui est corps et violences. Vous avez aussi souvent des lignes jaunes qui rappellent à la victoire et à la richesse…», a-t-elle expliqué.

Le tableau consacré à la célébration de la femme a été présenté au public. Ce tableau encourage à célébrer la femme malgré les différents types de violences qu’elle endure. Cette œuvre artistique a fait ressortir la beauté intérieure immense de la femme et l’amour qu’elle transmet.

Une œuvre artistique portant sur la vie de couple n’a pas échappé aux organisateurs. « Dans le couple, même si on pense que le mariage est quelque chose de gaie, ça peut être très sombre souvent dans la vie de couple. Même si on pense que le mariage est souhaité par la société, cette obligation morale qu’on met sur les femmes peut être considérée comme une violence. Comme je le disais tantôt, toutes les violences ne sont pas physiques. Il y a beaucoup de choses qui sont subtiles dans nos sociétés et qu’il est difficile d’en parler », a indiqué la directrice de Agansi.

La question de la préservation de la nature est une préoccupation majeure surtout dans la ville de Bamako. Sur cette problématique, l’artiste peintre, Korka Kassongué, a essayé dans une œuvre de redonner vie aux bidons délaissés. Elle les récupère et les découpe en toile faisant un recyclage de ces objets en donnant une belle œuvre artistique. 

Après le tour des tableaux dont les prix vont de 200 000FCFA à 900 000FCFA, place a été faite à un panel sur les causes, origines et solutions aux violences basées sur le genre. Ce panel a été animé par l’artiste peintre, Maimouna Touré. Cette dernière définit la VBG comme une violation des droits humains. « C’est une manifestation des rapports de pouvoir qui existe entre la femme et l’homme. La victime n’est pas responsable de ces violences, peu importe le motif, l’agresseur n’a pas droit à porter atteinte à son intégrité physique ni psychologique. En aucun cas la violence n’est justifiable », a-t-elle affirmé.

Dans les solutions qu’elles préconisent face ce phénomène inquiétant, la panéliste propose qu’on s’attaque aux sources de ces violences. Pour elle, chaque période a ses réalités. Elle se dit favorable à la mise en place régulière des émissions télévisées et radiophoniques pour lutter contre les VBG. « Il faut plus de sensibilisation et la prise des sanctions sévères contre ceux qui s’adonnent aux violences à l’égard des femmes », a-t-elle dit.

Sidiki Dembélé

Source : Le Républicain

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