Vie chère : La réalité implacable
Au Mali, on constate un grand changement de prix au niveau de l’alimentation, telle est la plainte qui retentit de toutes parts. C’est un mal que chacun constate, dont souffrent petits et grands, pauvres et riches. Cette augmentation des prix est due à certaines périodes de l’année sans oublier le transport des produits.
La vie chère a un lien avec la croissance démographique et le volume des productions. Autrement dit, dans un pays de forte consommation pour une production moyenne à faible, il va de soi qu’il y ait une flambée des produits de première nécessité.
Dans le cas de notre pays, le volume des produits de consommation dépasse largement celui de la production. C’est pour cela que depuis les récoltes, les prix sont déjà maintenus à un certain niveau par les producteurs. Les prix grimpent surtout à partir du mois d’avril jusqu’à la période des récoltes. Ceci s’explique par le volume des importations dû à la rareté des produits de première nécessité sur place.
L’autre explication est que l’importation des produits est conditionnée au paiement de taxes sans oublier le coût du transport des marchandises en lien avec le coût des hydrocarbures et l’état des routes.
Pour chaque produit importé, le commerçant va calculer le prix de revient sur lequel il ajoutera son bénéfice sur chaque produit qu’il achète avec le grossiste. Voilà pourquoi il est difficile de contrôler les prix dans les zones beaucoup plus reculées (à l’intérieur du pays/régions, cercles, communes et villages).
“La vie chère est due à plusieurs facteurs. Mais les causes au Mali s’explique par les différentes crises multidimensionnelles qui secouent notre pays depuis plus d’une décennie, le Covid-19 en est aussi une cause qui est mondiale. Vous constaterez avec moi que pour le Mali le pouvoir d’achat a chuté après le coup d’Etat du 18 août. Car notre pays sous le poids des embargos et un isolement qui ne dit pas son nom a fait que l’Etat malien est incapable d’assurer la subvention ou l’exonération de certains produits de première nécessité, la corruption sur les subventions de quelques rares produits et aussi une cause palpable, la vie chère se développe par la négligence des plus hautes autorités et des acteurs de la société civile. Il faut être content sur le terrain pour stopper certaines spéculations sur des produits subventionnés. Il faut que l’Etat mette un moyen pour promouvoir la production locale ; par exemple les légumes et fruits ne sont pas subventionnés, mais l’Etat peut aider les producteurs agricoles dans la prise en charge des dépenses c’est à la période de soudure exactement cette période. Si vous allez au marché, rien n’est abordable. Les céréales, c’est-à-dire le riz , le mil, le fonio, le maïs qui sont les aliments de base des Maliens sont très chers pour la bourse du Malien lambda, les grossistes spéculent sur les prix, puisque l’Etat ne peut pas être gendarme pour contrôler tous ces milliers de grossistes et surtout n’a pas le moyen d’assurer la subventions des produits de tous les grossistes . Signalons que le malien moyen vit au seuil de la pauvreté avec moins de 1 dollar par jour, selon la banque mondiale“, constate Mariam Koné présidente du Front populaire contre la vie chère.
Cette manifestation prouve à quel point le peuple malien souffre suite à cette vie de galère
“Disons tout simplement que c’est un manque de vision de la part de l’Etat dans la mesure ou notre pays regorge d’énormes potentialités et malheureusement notre politique est basée sur la politique d’importation donc c’est dans ce sens que nous importons puisque nous ne produisons pas et donc les importations ont lieu au prix du marché international, il y a également ce qu’on peut dire par un application à hauteur de souhait des textes également parce que au Mali certes il y a la liberté des prix c’est le marché qui devrait normalement réguler. Malheureusement il y a des retentions le service technique en charge de faire le contrôle n’a pas les moyens en dépit de ses efforts en terme financier et en terme humain. Il y a la circulation la rétention des lieux de marchandises pour augmenter les prix… On n’a pas encore une nouvelle récolte et les anciennes sont presque finies donc des spéculateurs en profitent pour stoker le maximum de céréales et de produits pour également augmenter. Au Mali, il y a des grossistes, des demi–grossistes et des détaillants. Si tout était respecté, c’est le marché qui aurait dû réguler les prix parce qu’il y a la liberté des prix mais la loi dit également qu’en cas de hausse excessive l’Etat intervient pour réguler les prix. Si cela ne se fait pas quelque part il peut avoir un deal avec avec les grossistes au détriment des détaillants. Souvent aussi il y a des retentions en tout ce qui peut avoir comme conséquences l’augmentation de prix“, conclut le vice-président de l’Association des consommateurs.
Pouvons-nous continuer à vivre ainsi dans cette cherté ? Les autorités devraient trouver une solution à cette équation, en aidant les producteurs à accroitre leur rendement.
Claudine Dackouo
Mali Tribune