VICE-PRESIDENTE DU PARLEMENT EUROPEEN LORS DU 6EME SOMMET DE L’UE : « La brutalité, la prédation et le néocolonialisme, les méthodes utilisées par certains partenaires de l’Afrique ne sont pas des valeurs de l’Europe du 21ème siècle »
Adopter une déclaration sur une vision conjointe pour 2030, tel était l’objectif que s’était fixé le 6ème sommet UE-Afrique, qui s’est tenu du jeudi 17 et vendredi 18 février à Bruxelles. Un sommet auquel le Mali n’a pas été convié certainement sur instruction de la France avec laquelle le Mali entretient des relations tendues.
Les dirigeants du Niger, du Tchad et de la Mauritanie, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo et du Bénin étaient tous présents à Bruxelles. Grands absents de la réunion, le principal intéressé malien, suspendu des instances de l’Union Africaine tout comme le Burkina Faso pour cause de coup d’Etat.
N’ayant pas été représenté lors de ce 6ème sommet de l’Union Européenne-Afrique, le Mali contre toute attente tire son épingle du Jeu. En effet, selon la vice-présidente de la commission du développement de parlement européen et en même temps le rapporteur de la nouvelle stratégie union européenne-Afrique, ‘’la brutalité, la prédation et le néocolonialisme, les méthodes utilisées par certains partenaires de l’Afrique ne sont pas des valeurs de l’Europe du 21e siècle’’. Devrions-nous comprendre dans ces propos que les autres pays européens se démarquent de la politique française en Afrique ? Tout porte à croire que le pays de Macron se retrouve du coup isolé et abandonné par ses partenaires.
Dr Chrysoula Zacharopoulou, dira qu’en ce qui concerne les relations UE-Afrique, il est utile de renouveler le partenariat entre ces deux continents. Selon elle, le vrai défi de ce sommet est d’accentuer ce partenariat mis à mal depuis quelques années. « Le moment est venu pour les deux continents de tenir un discours de vérité, de franchise et de transparence en assumant chacun ses responsabilités. Nous devrons être conscients que l’Europe n’est plus le principal interlocuteur de l’Afrique, si nous voulons continuer à avoir cette relation privilégiée avec elle, nous devons changer de méthode » dit-elle en substance.
Par ailleurs, elle prône pour la flexibilité, la rapidité et l’efficacité qui demeurent des instruments de financement pour soutenir les solutions africaines. Dr Chrysoula Zacharopoulou a ajouté également que c’est aussi à l’Afrique de formuler ses demandes, de proposer ses solutions et de choisir le modèle de développement qu’elle veut pour sa population. « La brutalité, la prédation, le néocolonialisme, les méthodes utilisées par certains partenaires de l’Afrique, ne sont pas les nôtres. Ce ne sont pas les valeurs de l’Europe du 21ème siècle », a-t-elle pesté.
Par contre, elle propose de bâtir ensemble un partenariat centré sur les relations humaines, un espace de paix et de prospérité pour nos populations, un espace géostratégique euro-africain qui pèse de tout son poids sur la scène internationale. Un partenariat mutuellement bénéfique et respectueux de chacun.
A rappeler que ce sommet a été reporté de deux ans à cause de la Covid-19. Autre détail important, la France a hérité de la présidence de ce 6ème sommet qui a réuni l’Union Européenne et l’Union africaine. Ce sommet est intervenu dans un contexte de crise avec la France et la décision du retrait français du Sahel était une grande surprise.
Lassana Kiabou, Stagiaire
Source : Miroir Hebdo