Un conseil de défense sur l’incertaine stratégie française au Sahel
Les derniers soldats français ont évacué les camps de Tessalit, de Kidal, de Tombouctou, de Gossi et de Menaka depuis la fin 2021. Celui de Gao, qui fut pendant près de neuf ans la principale base de Serval, puis de Barkhane, fut le dernier basion militaire malien à être occupé par l’armée française. Située dans l’enceinte de l’aéroport de la cité des Askias, il accueillait un millier de militaires, le gros de ses véhicules et une partie de son commandement. L’idée que le Niger devrait jouer un rôle clé dans ce nouveau dispositif militaire au Sahel, avancée avant l’été, a été mise à mal naturellement avec la prise de pouvoir à Niamey d’une junte militaire hostile à la présence française.
La Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin, nouvelles cibles
L’activisme militaire de la France va s’étendre – de même que les groupes djihadistes étendent leur influence. Ainsi, les pays côtiers du Golfe de Guinée devraient à leur tour entrer dans le dispositif antiterroriste imaginé par la France, et notamment la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin, trois pays du pré carré qui sont de plus en plus menacés par les djihadistes.
Un examen de consciences qui tarde
Nombre de chercheurs rappellent que Barkhane a échoué à vaincre les djihadistes en partie parce que le tout-militaire était privilégié et que trop peu de place était accordée aux enjeux politiques, économiques et sociaux, ou encore aux négociations avec les groupes armés. Dans une tribune publiée le 7 juillet dernier dans Le Monde, un collectif d’experts (chercheurs, journalistes, militants) appelle à plus de transparence et de consultation publique sur la politique que mène la France au Sahel, mais aussi à « tirer les leçons des manquements et des revers de son approche, qui aura été principalement structurée autour d’une dimension militaire et sécuritaire, sans prise en considération suffisante des racines politiques et sociales de la crise ».
Source : Mondafrique