Transition : Les Maliens, à l’unisson, déplorent les sanctions de la CEDEAO contre le Mali / Le PARENA exhorte Assimi GOÏTA à renouer le dialogue avec la CEDEAO
La Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) ont pris, le dimanche 9 janvier 2022, de lourdes sanctions politiques, économiques et financières contre Mali pour n’avoir pas respecté le délai de la transition. Ces sanctions sont entre autres : fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et Mali ; gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO. En plus du gouvernement du Mali qui trouve ces sanctions « illégales et illégitimes », les Maliens (politiques, syndicalistes, société civile, opérateurs économiques, organisations de défense des droits de l’Homme…), à l’unisson, déplorent les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali. Dans un communiqué rendu public, hier, 12 janvier 2022, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), dirigé par Tiébilé Dramé, exhorte le Président de la Transition à renouer, sans délai, le dialogue avec la CEDEAO afin d’épargner au peuple malien une catastrophe économique, financière et sociale.
Dès la prise de ces sanctions, le gouvernement du Mali a produit un communiqué le même jour pour condamner ces mesures. Outre le gouvernement, les Maliens de tout bord, même ceux opposés à la gestion actuelle de la transition par les autorités, ont déploré ces mesures des organisations sous-régionales et régionales infligées au Mali. Pour preuve, le Cadre d’échange des Partis et Regroupements des Partis politiques pour une Transition réussie au Mali, dans son communiqué du 10 janvier 2022, exprime son regret face aux sanctions économiques, financières et autres prises à l’encontre du Mali. « Le peuple malien ne mérite pas des sanctions des organisations régionales et sous régionales dont il est membre à part entière, notamment l’UEMOA et la CEDEAO», précise la coalition composée de plus de 70 partis politiques et organisations de la société civile. L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), dirigée par Yacouba Katilé, trouve que l’UEMOA et la CEDEAO ont une fois de plus trahi l’Afrique après leur revirement sur la création d’une monnaie sous-régionale dans le rejet du franc CFA.
L’UNTM et ses démembrements condamnent avec la dernière rigueur les sanctions infligées au Peuple du Mali. Pour sa part, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), présidée par Aguibou Bouaré, précise qu’elle est fortement préoccupée par les conséquences et impacts négatifs que pourraient produire, sur la jouissance des droits humains, les récentes sanctions regrettables de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO et l’UEMOA contre le Mali. A cet effet, la CNDH, dans son communiqué en date du 11 janvier 2022, a invité le Gouvernement à prendre les mesures légales et nécessaires afin d’éviter que les sanctions ainsi infligées n’affectent les droits fondamentaux des populations. En outre, la CNDH sollicite le dénouement diligent de cette crise et la levée rapide de ces lourdes sanctions. L’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), présidée par Me Moctar Mariko, regrette aussi ces sanctions. Quant au Conseil national de transition (CNT-organe législatif de la transition), il a condamné les sanctions « illicites et inappropriées » prises à l’encontre du Mali. Dans son communiqué du 10 janvier 2022, le CNT a dénoncé « lesdites sanctions qui n’ont d’autres objectifs que de chercher à isoler le Mali et à asphyxier les paisibles populations maliennes». Dans son communiqué du 12 janvier 2022, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), présidé par Tiébilé Dramé, ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, a exhorté le Président de la Transition à renouer, sans délai, le dialogue avec la CEDEAO afin d’épargner au peuple malien une catastrophe économique, financière et sociale qui ne ferait qu’aggraver la situation sécuritaire du pays sous pression de groupes armés terroristes. « Avec un déficit budgétaire de 617 milliards de francs CFA en 2022 et une situation céréalière et alimentaire précaire, notre économie, déjà en difficulté, ne saurait supporter les sanctions décidées. Le peuple malien qui paie un lourd tribut à l’insécurité et à la Covid-19 ne mérite pas de souffrir davantage », indique le parti Bélier-blanc. Pour sortir de cette crise, le Parena propose la tenue urgente d’un conclave des partis politiques, de la société civile et des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale pour adopter une nouvelle feuille de route et un chronogramme électoral consensuels, réalistes et raisonnables que le gouvernement soumettra à notre organisation communautaire. « La restauration de la légalité constitutionnelle et la sauvegarde de la démocratie relèvent, avant tout, de la responsabilité individuelle et collective des Maliens. Elles font partie des solutions aux multiples crises que le Mali traverse », précise le Parena. A signaler que plusieurs autres structures au Mali et hors du Mali ont déploré les sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO prises contre le Mali.
Source : Le Républicain