Transition : Assauts contre la prolongation

L’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra ne cache pas le fait d’être contre la prolongation de la transition. En tout cas, il s’oppose au fait que le président et le Premier ministre, ainsi que les autres organes de la transition, puissent être autorisés à dépasser les 18 mois impartis aux autorités pour le retour à l’ordre constitutionnel. Selon lui, celui qui est de bonne foi peut organiser toutes les élections en vue dans un délai de 3 mois.

Cheick Modibo Diarra estime que si en 18 mois la transition n’arrive pas à organiser des élections, cela signifie que les autorités actuelles sont incapables. Même si on leur donne 10 ans dans ce contexte, elles ne pourront rien faire pour remettre le pays sur les rails. L’ancien Premier ministre a ainsi expliqué que si par hasard la transition n’arrivait pas à organiser les élections, les forces vives devraient s’entendre pour que d’autres autorités soient choisies pour les remplacer.

Des partis politiques et autres mouvements de la société civile ont multiplié les déclarations pour dénoncer la volonté du gouvernement d’aller vers une prolongation de la transition. Plusieurs coalitions politiques se concertent actuellement pour s’opposer de façon claire et nette aux autorités en place. On voit bien que la prolongation de la transition est loin d’être le souhait des Maliens, contrairement à ce que des manifestations télécommandées montrent dans la capitale.

Adam Dicko, présidente d’une association de jeunes, ne cache pas sa volonté de combattre les autorités transitoires si ces dernières n’arrivent pas à organiser des élections dans les 18 mois de la transition. Elle l’a fait savoir la semaine dernière. « Si l’élection présidentielle et les législatives ne sont pas tenues dans le délai de 18 mois, nous allons demander aux autorités actuelles de céder le pouvoir », a-t- elle déclaré.

Ce n’est pas la première fois que la jeune dame fait une prise de position claire sur des sujets politiques. Déjà, elle s’était opposée au coup d’Etat du 18 août 2020 contre le président IBK qui a été démocratiquement élu. Adam Dicko n’avait pas été soutenu à l’époque, les Maliens ayant choisi de combattre le régime corrompu d’alors. Ainsi, les militaires qui ont renversé le pouvoir ont eu de nombreux soutiens pour mettre en place une transition dirigée par des militaires et des civils.

Une année après la chute d’IBK, les problèmes du pays demeurent, surtout sur le plan sécuritaire. De nombreux mécontents sont aujourd’hui enclins à rejoindre la position d’Adam Dicko qui estime que le rôle de l’armée est de défendre le pays en allant sur le front pour combattre les terroristes. Les militaires n’ont su réduire l’insécurité sur le terrain, pire d’autres parties du pays sont tombées entre les mains des terroristes qui imposent leur loi dans les villages sans défense.

C’est sur le terrain politique que les choses semblent se compliquer pour la transition qui est appelée à organiser des élections. Malheureusement, après 12 mois écoulés sur les 18 fixés dans la Charte, le gouvernement ne donne pas la preuve qu’il veut respecter le délai de la transition. Au contraire, des mouvements sont créés de toute pièce pour demander la prolongation de la transition.

Adam Dicko, amazone des causes perdues, se tient sur le rempart avec la Synergie 22 des Organisations de la Société Civile (OSC). Elle s’interroge sur la volonté réelle des autorités de la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel dans le délai prescrit. « Si l’élection présidentielle et les législatives ne sont pas tenues dans le délai de 18 mois, nous allons demander aux autorités de transition de céder le pouvoir », a-t- elle déclaré lors d’une conférence de presse le samedi 21 août à Bamako.

Source: La Preuve 

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