Sénégal : Diomaye Faye lance la refondation de l’administration

Sénégal : Diomaye Faye lance la refondation de l’administration

Le chef de l’Etat sénégalais a inauguré lundi la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP), un événement qui marque le coup d’envoi d’une série de réformes majeures pour la modernisation de l’administration.

Alors que le Sénégal traverse les jours les plus frais de la nouvelle année, Bassirou Diomaye Faye a lancé lundi, à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, dans un climat de forte mobilisation, la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP). Cet événement majeur réunit, autour du président sénégalais, plusieurs membres du gouvernement dont le Premier ministre Ousmane Sonko ainsi que des responsables de l’administration publique.

L’objectif est de poser les bases d’une modernisation ambitieuse de l’appareil administratif de la deuxième plus forte économie de la zone UEMOA, neuf mois après l’arrivée de nouvelles autorités qui entendent mettre en place une rupture systémique, à travers le référentiel des politiques publiques intitulé « Agenda national de transformation : Sénégal vision 2050 ».

Dans son discours d’ouverture, le dirigeant de 44 ans a évoqué des réformes stratégiques destinées à améliorer la gestion des finances publiques et à renforcer l’efficience de l’administration. Il a ainsi annoncé la création imminente d’une « agence nationale de centralisation de la commande publique », une initiative qu’il a reçue de son Premier ministre.
« Notre objectif est de rationaliser les dépenses de l’Etat et d’améliorer nos marges de manœuvre budgétaires dans le cadre d’un assainissement durable et d’une gestion vertueuse de nos finances publiques », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’une gestion plus rigoureuse et plus efficiente des ressources de l’Etat.

Le président a également mis l’accent sur la collaboration entre les ministères, appelant à la finalisation des lettres de politique sectorielle dans chaque département et à l’instauration d’une culture du dialogue de gestion.

« C’est ensemble que nous parviendrons à construire une gouvernance de souveraineté, une gouvernance de solution, une gouvernance de résultat », a affirmé le chef de l’Etat.

Collaboration et efficacité

Une gestion harmonieuse et coordonnée des politiques publiques, selon lui, est essentielle pour produire des résultats concrets dans des délais précis. Il a en outre insisté sur la généralisation du management de qualité dans toutes les structures publiques et parapubliques, afin de viser la certification systématique des procédures administratives, qu’elles soient simples ou complexes.

L’un des points majeurs de son intervention a concerné l’accélération de la transformation numérique des administrations publiques.
« Le temps est également venu d’accélérer la transformation numérique de nos administrations », a-t-il précisé, insistant sur l’importance de la dématérialisation des formalités et de leur accessibilité simplifiée, qui constitueront des gages de transparence et de bonne gouvernance.

Dans ce cadre, le président a annoncé le lancement, le 24 février prochain, du « New Deal technologique », un projet qui vise à moderniser le service public en le rendant plus agile et tourné vers l’avenir.

En outre, Bassirou D. Faye a mis en lumière les défis internes qui entravent actuellement l’efficacité de l’administration. « Au terme de neuf mois d’exercice du pouvoir, les constats sont alarmants », a-t-il souligné, en particulier concernant l’état des finances publiques et l’organisation de l’administration, jugée « figée dans des schémas dépassés » et souvent inefficace face aux réalités socio-économiques qui évoluent rapidement.

L’administration sénégalaise fait face à un secteur parapublic hypertrophique, doublonnant souvent avec l’administration centrale et représentant un fardeau pour le budget de l’Etat, sans pour autant contribuer suffisamment aux dividendes de la nation, a déploré Faye. Il a donc plaidé pour une réforme profonde de l’administration, visant à la rendre plus moderne, plus proche des citoyens et plus efficiente dans la réalisation de ses missions.

Le président a indiqué que les entreprises publiques, au lieu d’être un « fardeau pour la nation », doivent être des moteurs de prospérité collective et administrées selon les meilleurs standards internationaux. Il a rappelé sa promesse de mettre en place un système d’appel à candidature pour certains postes de responsabilité, soulignant que ce travail est déjà entamé au niveau de la Commission nationale des droits de l’homme, dirigée par la professeure de droit Amsatou Sow Sidibé.

Résolument tourné vers l’avenir, le chef de l’Etat sénégalais a insisté sur le rôle crucial du CAMP, qui deviendra désormais « un événement annuel à thème » et un cadre de réflexion et de dialogue pour affiner les stratégies de gouvernance du pays. « Mesdames et messieurs, diriger, c’est décider », a-t-il rappelé, avant d’appeler à une action collective pour assurer la mise en œuvre effective des réformes nécessaires à la transformation du Sénégal.

Source: Apanews

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