Sanctions de la CEDEAO : Qui a intérêt à cette asphyxie imposée au Mali ?

Comment comprendre cette dernière décision de la BCEAO de sanctionner les banques commerciales maliennes. Bon, la décision de la BCEAO a tout l’air d’une sanction qui ne dit pas son nom. Sans explications valables, le 17 janvier 2022, la BCEAO a effectué sa 3ème injection de liquidité pour le compte de l’année 2022. Et, contre toutes attentes, les besoins de liquidité des banques commerciales au Mali n’ont pas été intégralement couverts.

 Elle est devenue les choux gras de tous les journaux qui traitent des informations financières et économiques. « Les besoins de liquidité des banques commerciales au Mali n’ont pas été intégralement couverts. Et ce en dépit de l’adjudication au taux d’intérêt fixe », reprennent pratiquement tous les journaux.

Et, sans en être trop sûr. Mais, en l’absence d’explications de la BCEAO, tous pensent que cette décision de l’institution financière est motivée par les sanctions financières imposées au Mali par la CEDEAO, depuis le 9 janvier 2022.

Il nous revient que les banques commerciales maliennes avaient émis un besoin de refinancement à hauteur de 445,14 milliards de FCFA. Et, ce sont seulement 209,14 milliards de FCFA qui été octroyés par l’institution régionale qu’est la BCEAO.

Dans cadre de cette opération, ce sont un total de 3 624 milliards de FCFA que la BCEAO à mis à la disposition des banques commerciales des états membres. Les banques commerciales de la BCEAO, à l’exception de celles du Mali, ont été satisfaites à 100% par la BCEAO.

Les banques commerciales de la Côte d’Ivoire ont demandé 1118 milliards FCFA et elles ont bénéficié de 1118 milliards FCFA. Du côté du Sénégal se sont 826 milliards de FCFA qui ont été demandé et la totalité de la somme a été mise à disposition. Le Bénin a sollicité et obtenu 579 milliards de FCFA, tandis que le Burkina Faso voit la satisfaction de la totalité de sa sollicitation à hauteur de 439 milliards de FCFA. Le Niger a demandé et obtenu 241 milliards de FCFA. Le Togo a été satisfait à 100% pour 163 milliards de FCFA. Même, la Guinée-Bissau, le petit poucet de la zone, a été entièrement satisfaite pour une demande portant sur la somme de 49 milliards de FCFA. La question : le Mali a-t-il été sanctionné ? Si non comment comprendre que pour un besoin de financement de 445 milliards de FCFA, ce sont seulement 209 milliards FCFA qui ont été octroyés.

Et, comme on le voit, à cette allure, l’on pourra sans risque de se tromper dire que loin d’aider le processus démocratique malien, les sanctions de la CEDEAO seront à coup sûr contre-productives. Elles sont à coup sûr de nature à saper le fonctionnement de l’Etat malien, et en aucune manière ne pourront aider le Mali à se remettre de façon confortable sur la rampe de lancement démocratique, si elles venaient à durer.

Dans tous les cas, les Chefs d’état de la CEDEAO ne doivent pas perdre de leur esprit que la démocratie se fait dans un état qui est sur ses deux jambes et pour des populations en vie. Mais, aucune dans un pays en lambeau, l’on ne saura parler de promouvoir la démocratie.

Ces sanctions sont de nature à ramener le Mali en arrière dans des guerres déjà remporter sur le sous-développement dans certains secteurs. Mais, hélas !

Source : Arc en Ciel

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