SANCTIONS CONTRE LE MALI : Le président ivoirien en faveur d’un recadrage de la junte

Dans une interview accordée à deux médias français (RFI et France 24), le mercredi 16 février, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, a laissé entendre ses angoisses vis-à-vis des sanctions de la CEDEAO, et demande par conséquent aux autorités de la Transition un calendrier raisonnable. En outre, il a réagi sur la supposée conversation qu’il a eu avec l’ex premier ministre malien Boubou Cissé.

Le Président de la République ivoirienne est considéré par plusieurs Maliens comme l’initiateur des sanctions de la CEDEAO, qui frappent le Mali. De sa décision de fermer les frontières à sa volonté de geler les avoirs du Mali et de plusieurs de ses dirigeants, Alassane Ouattara n’a plus une bonne aura auprès du peuple malien.

Sur les antennes des médias français, le chef d’Etat ivoirien a essayé de se justifier concernant les mesures sectionnaires contre le Mali. Il a soutenu que le peuple malien est un peuple frère. « La Cédéao a des règles. Ces décisions ont été prises à l’unanimité. J’en suis malheureux parce qu’en réalité, nous ne voulons pas que le peuple malien ait des périodes de souffrance aussi graves. Il y aura des pénuries, il y aura des difficultés. Le peuple malien ne mérite pas cette situation d’embargo. Je demande à mes frères maliens de rentrer dans les rangs, de faire des efforts », a-t-il fait savoir. 

En outre, il a lancé un appel au gouvernement malien afin que ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir prépare un calendrier qui permettra de lever les sanctions contre notre pays. « Nous attendons que le gouvernement et la junte nous préparent un calendrier raisonnable et qu’on puisse lever graduellement les sanctions », ajoute-t-il.

Concernant le départ de la Force Barkhane et Takuba du Mali comme annoncé par le président français à l’Elysée en présence des présidents sénégalais Macky Sall, du ghanéen Nana Akufo-Addo et du président de la commission européenne Louis Michel, Alassane Ouattara a exprimé son inquiétude. Selon lui, ce retrait aura sûrement des conséquences sur la sécurisation dans la lutte contre le djihadisme. « Le départ de Barkhane et Takuba crée un vide. Nous serons obligés d’augmenter nos forces de défense et d’accroître la protection de nos frontières », s’inquiète le président ivoirien en citant ces mesures drastiques qui ont pour objectif de protéger la population ivoirienne contre une pénétration des groupes armés.

Interrogé sur la supposée conversation téléphonique entre lui et l’ancien Premier ministre du Mali Boubou Cissé, qui a circulé sur les réseaux sociaux depuis le 11 février 2022, le président ivoirien répond : « Il faudrait me la faire écouter, comme ça je pourrai vous le dire. Je ne suis pas un adepte des réseaux sociaux, il faut dire cela ». Une façon de nier l’authenticité de cette conversation considérée par de nombreux Maliens comme un complot qui vise à déstabiliser les institutions de la République. D’ailleurs, sur ce sujet, le tribunal de la commune 4 à travers son procureur a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.

 Toujours dans ses propos, il a ajouté qu’il entretient de dialogues avec tout le monde, y compris Boubou Cissé ou Assimi Goïta dans le but de trouver un accord qui décantera la situation. Toutefois, il essaie de redorer son blason en affirmant que les autorités maliennes savent qu’il a beaucoup de considération pour elles. ‘’C’est une affaire des Maliens, je ne veux pas m’en mêler’’, dira le président ivoirien.

Ces déclarations seront-elles suffisantes pour apaiser les Maliens qui s’estiment pris pour cibles ? De toute évidence, plusieurs personnes voient en ces gestes d’Alassane Ouattara une main invisible qui dicte les sanctions et les mesures grotesques contre leur pays. Le retrait de barkhane viendra jeter de l’huile sur le feu.

FT

Source : Miroir Hebdo

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