« La forme de notre présence » au Sahel « n’est plus adaptée à la réalité des combats », a déclaré le président Macron. Concrètement, l’annonce faite jeudi soir ne signifie pas que la France se retire de la région mais qu’elle va réduire ses effectifs.
Emmanuel Macron a parlé de « plusieurs centaines de soldats » contre plus de 5 000 aujourd’hui. Il a aussi évoqué la fermeture de certaines bases de l’armée française sans préciser lesquelles. Mais c’est surtout le cadre de cette présence française qui va évoluer. L’idée est de se concentrer exclusivement sur la lutte contre le terrorisme et non plus de sécuriser de vastes zones où les Etats concernés peinent à reprendre pied.
Et de le faire au sein d’une alliance internationale. Une alliance structurée autour de la force européenne Takouba, lancée en mars 2020, et « appelée à monter en puissance » a dit Emmanuel Macron. La France restera la colonne vertébrale de cette force à laquelle seront associées d’autres armées africaines et internationales.
Pourquoi annoncer de tels changements aujourd’hui ? « Il y a un phénomène d’usure », a estimé le président, et « un sentiment généralisé qu’on perd le fil de ce pourquoi nous sommes là ». Une décision motivée aussi et surtout par les choix de certains dirigeants sahéliens. « Je suis obligé de constater que dans plusieurs Etats de la région il n’y a pas eu un réengagement des décideurs pour faire revenir l’Etat et l’administration dans les zones qu’on libère du terrorisme », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « ce n’est pas le rôle de la France de se substituer à perpétuité aux Etats ».
La France n’a pas vocation à rester éternellement au Sahel par sa force – c’est connu depuis le début – et évidemment, ce sont les Africains qui ont pour vocation à assurer la sécurité des pays africains.