Révolution de Mars 1991, focus sur les acquis et points forts !
La révolution démocratique n’a pas été émaillée que des ratés, il y a bien des points forts et des acquis indéniables que nos différents interlocuteurs énumèrent à souhait.
Dans un précèdent article, nous évoquions les tares de la révolution de mars 1991. Et nous proposons, les avis et commentaires sur les faits saillants de ce chapitre démocratique. Ce, pour marquer la célébration des 64 ans d’indépendance de notre pays.
De l’avis de notre premier interlocuteur, analyste politique, ‘’le seul acquis de la Révolution de Mars 1991 était la liberté ! La liberté d’expression, la liberté de presse, la liberté d’associations’’. Plus qu’un baromètre, la question de libertés faisait partie du combat. Bien qu’il n’ait connu la révolution de mars de mars 1991, cet étudiant est à mesure de décrire cette époque récente. « C’est vrai que je n’étais pas de ceux qui ont mené cette révolution mais je salue leur bravoure. Sans eux, qui sait ce qui se serait passé ! En ce qui me concerne, le 26 mars est un jour très spécial pour le Mali. Nous avons fait beaucoup de chemins depuis 1991 et notre système de gouvernance a beaucoup évolué. Sous le régime de Moussa, c’était un tabou de parler de démocratie mais après la révolution, les choses se sont améliorées. Nous avions au moins pu organiser des élections et voter pour les candidats de notre choix. C’est déjà un pas important. Je reste optimiste et je sais que les choses vont s’améliorer progressivement», a témoigné L.K.
Fin du monolithisme
Sur la lancinante question des acquis, le journaliste et acteur de mars 1991, A.M fait avant tout propos un rappel historique. « C’est d’abord la fin du monolithisme politique, la fin des parti-Etat qui ont dominé la scène durant trente ans, c’est donc l’instauration du multipartisme et ses corolaires de démocratie, d’Etat de droit, de respect des droits humains, de libertés individuelles et collectives quoique encadrées par la loi ; de retour massif des investisseurs avec à la clef de nouvelles infrastructures (routes, écoles, points d’accès à l’eau, électrification…) pour combler le gap qui séparait le Mali de pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal que nous talonnions au classement de la zone Uémoa (3e rang) », a rappelé notre grand témoin. Au regard des acquis, il dépeint, une situation peu reluisante. « Malheureusement, certaines pratiques dénoncées sous les régimes dictatoriaux comme l’enrichissement illicite des fonctionnaires, le népotisme, le gaspillage des ressources publiques, la corruption, la bureaucratie… ont perduré au point que les Maliens ont désormais une mauvaise perception de la pratique démocratique qui reste somme toute le régime idéal, c’est-à-dire le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », a-t -il indiqué.
Réformes
Relevant les nombreux bienfais de la révolution, l’enseignant et politiste, A.D évoque une période décisive qui a laissé des traces indélébiles sur notre quotidien. « La révolution de mars 1991 au Mali a marqué un tournant significatif dans l’histoire politique du pays. La Transition a conduit le pays vers la démocratie mettant fin au régime autoritaire de Moussa Traoré, ouvrant la voie à des élections libres et multipartites. Nous avons bénéficié de la nouvelle Constitution en 1992, garantissant les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Nous avons bénéficié d’une amélioration de la liberté de la presse et des médias, permettant une plus grande pluralité d’opinions », explique-t-il en substance. En effet, le politiste qu’il est revient également sur la participation politique : « Nous avons assisté à un renforcement de la participation citoyenne dans les processus politiques et institutionnels. L’Introduction de réformes visant à libéraliser l’économie et à encourager le développement ». Et de faire cette conclusion : « La révolution de mars 1991 a donc été, un moment décisif pour le Mali, posant les bases d’un système démocratique, bien que des défis subsistent encore».
De cette révolution considérée à tort ou à raison inachevée, le défi fondamental est peut-être de restaurer la confiance à la chose politique.
Synthèses Ousmah pour Maliexpress.net