Révision de la charte de la transition : Les non-dits
Les membres du conseil national de la transition qui représente l’organe législatif du gouvernement actuel était réuni en plénière pour la validation des projets de loi portant médication sur certains articles de la charte de la transition. Cela se traduira par l’augmentation de ses membres et de éventuellement d’augmenter le nombre des ministres. Toutefois, on s’interroge sur le véritable dessein de cette manœuvre !
Le lundi 21 février 2022, le conseil national de la transition a adopté en séance plénière le projet de loi portant révision de la charte de la transition établie le 12 septembre 2020. Cette adoption fait suite à l’approbation de ses 120 membres contre zéro abstention. Cependant, ce projet de loi indique que la durée de la transition est fixée conformément aux recommandations des assises nationales de la refondation. A noter que ces ANR avait fixé un délai allant de 6 mois à 5 ans. La fixation d’un délai raisonnable était le fer de lance des membres de ce conseil. Une requête adressée en bonne et due forme au Président de la transition Assimi Goita.
Initialement au nombre de 121 membres au conseil national de la transition et 25 dans le gouvernement, ces deux institutions incontournables verront leurs nombres accroitre. Une recommandation de la nouvelle charte validée par le CNT.
Ainsi, une question revient sur toutes les lèvres : ‘’pourquoi choisir ce moment propice pour y procéder sur quelle base sera choisi les futurs membres de ces institutions ?’’ Etrangement, tous les membres de ce CNT ont approuvé ce projet, ce qui reflète de la mainmise des colonels sur cette institution. Alors, de 121, les membres de l’organe législatif augmenteront de 26 membres, ce qui donnera un total de 147. Concernant l’ajustement du gouvernement, aucun chiffre n’a été communiqué mais dores déjà, on parle d’un gouvernement d’ouverture et inclusif.
A rappeler que l’ancienne assemblée nationale comportait des élus de toutes les régions du Mali tandis que le CNT actuel est largement composé des habitants de Bamako et des soutiens de la transition. Cela explique la facilité avec laquelle les projets de lois sont adoptés sans aucune forme d’opposition et de difficulté.
Pour cause d’embargo, la situation économique du Mali demeure fragile, alors est-il judicieux d’augmenter les membres de ces deux institutions qui nécessiteront une ressource financière plus élevée ? Déjà, la transition ne fait pas l’unanimité, plusieurs partis politiques ont affiché leur volonté de ne plus reconnaitre le gouvernement après le mois de mars. Un autre bras de fer qui viendra s’ajouter à celui de la mésentente avec la France mais surtout de la brouille avec la Cedeao.
Le voile est levé sur une éventuelle présentation de la candidature du colonel Assimi Goita aux prochaines élections présidentielles, un soulagement pour les partis politique. Par contre, les maliens assistent en spectateur aux différentes décisions prises par les tenants du pouvoir sans réellement formuler une réticence. De ce fait, on s’interroge sur les réelles motivations des autorités de la transition suite à reformer mordicus les institutions et les textes du Mali.
Jean-Yves
Source : Miroir Hebdo