REPLIQUE AUX SANCTIONS DE LA CEDEAO : Une mobilisation générale demain vendredi

Après avoir pris acte des sanctions infligées par la CEDEAO au Mali, le Président de la transition prône toujours le dialogue avec l’organisation sous régionale. Lors du conseil des ministres extraordinaires tenus lundi 10 janvier dernier à Bamako, le gouvernement de transition a lancé un appel à une grande mobilisation pour ce vendredi 14 janvier 2022.

Après les sanctions adoptées dimanche par la CEDEAO et L’UEMOA, les autorités de transition maliennes ont réagi en dénonçant ce qu’elles qualifient de ‘’mesures illégales’’. Cependant, plusieurs organisations et associations ont signifié leurs soutiens indéfectibles envers la transition. Ainsi, à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire tenu ce lundi, le gouvernement de transition a appelé dans un communiqué l’ensemble de la population à une mobilisation générale sur tout le territoire pour le vendredi 14 janvier, décide l’élaboration d’un ‘’plan de riposte’’ pour sauvegarder la souveraineté du pays et invite les partenaires sociaux à la trêve pour faire face aux défis de l’heure. Par ailleurs, le gouvernement en place face aux différentes décisions de la CEDEAO a appliqué la réciprocité en guise de contrattaque. Ces mesures consistent à fermer les frontières du pays aux autres Etats de la sous-région et de rappeler les ambassadeurs maliens accrédités dans ces différents pays.

Dès dimanche, après la tenue du sommet d’Accra, la junte a affiché son étonnement et son désarroi face aux sanctions « illégales » et « inhumaines » selon le porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga. Pour les autorités de la transition, la CEDEAO et L’UEMOA sont même instrumentalisées par des puissances extra régionales aux desseins inavoués. Nul besoin d’expliquer qu’il s’agit de la main invisible d’un pays occidental.

Les autorités de transition appellent donc à la vigilance et à la mobilisation de tous les Maliens, mais aussi des forces nationales de défense et de sécurité face à l’activation de la Force militaire en attente de la CEDEAO. Cette force est perçue par la plupart des malien comme une menace potentielle qui vient s’ajouter au fléau djihadiste largement présent sur l’ensemble du territoire.

Pour autant, de nombreux soutiens des autorités de transition demandent de la fermeté face à des sanctions considérées comme une attaque contre la souveraineté du Mali et contre la volonté des Maliens. Pas question de revoir ses ambitions à la baisse et de se plier à un diktat extérieur. Lors du journal télévisé, plusieurs communiqués de soutien ont été lus par le présentateur du journal. Ainsi, le ministère Algérien des affaires étrangères, le pays frontalier qui est Guinée qui dans un communiqué a décidé de garder sa frontière ouverte avec le Mali, le Front pour l’émergence et le renouveau au Mali (FER-Mali),  la maison de la presse du Mali, le groupe des patriotes du Mali, le consortium des femmes du Mali, le parti MPR, l’union nationale des chambres consulaires du Mali et plusieurs autres regroupements ont témoigné de leur solidarité envers le gouvernement.

Quid de la population

Depuis l’annonce des décisions qui sanctionnent la Mali, une certaine union sacrée s’est formée autour du pouvoir en place. Même ceux qui dans un premier temps étaient réticents envers la junte commencent à faire preuve d’allégeance. Comme en témoignent les différentes réactions des personnes interrogées

Mahamadou K, entrepreneur en Bâtiment, estime que la CEDEAO a tout simplement outrepassé ses droits. Selon lui, cette institution est inutile et dénuée de tout fondement. « Je ne comprends pas cet acharnement des différents chefs d’Etat contre le Mali. Nous avons tenu les assises nationales et au cours de cette concertation, les maliens ont de façon unanime choisi de laisser les militaires travailler alors je ne vois pas où est le problème » lâche-t-il et de mettre en garde contre toute incursion militaire sous régionale. « Si jamais, ces soldats foutent le pied sur le territoire malien, aucun n’en sortira vivant. Même s’il faut je prenne personnellement les armes, je le ferai pour mon pays » achève notre entrepreneur sous l’effet de la colère.

M. Aboubacar Sidy Coulibaly, commerçant de son état, tranche dans le même sens. Pour lui, le Mali doit tout simplement quitter la CEDEAO. Il estime que pour être frappé d’une sanction, tu dois au préalable faire partie de cette institution. « Si vous voyez qu’aujourd’hui cette fameuse CEDEAO décide de punir le peuple malien, c’est parce que nous faisons partie de cette confrérie de sorciers. Si nous la quittions, nous n’aurons plus tous ces problèmes et on pourra régler de façon souveraine nos différents »

Harber Amadou Yattara, enseignant d’anglais, voit, quant à lui, une main invisible derrière ces mesures drastiques contre le Mali. Il avoue sans en démordre que c’est la France qui a dictée sa volonté aux différents présidents Ouest Africain. « La CEDEAO obéit à un maître absolu qui est la France. Tout ça parce que le Mali a décidé de diversifier ses partenariats mais nous resteront mobilisés derrière notre Président et pire, nous allons opter pour les 5 ans qu’il a proposés », renchérit-il

Ahmadou Sékou Kanta

Source : Miroir Hebdo

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