Référendum et accord : La Méditation revient bredouille de Kidal

À moins de deux semaines du rendez-vous référendaire, les efforts déployés pour son organisation pourrait être annihilés et sa validité en passe d’être compromis par la difficulté d’obtenir un compromis avec les ténors de Kidal. En tout cas, toutes les tentatives continuent de se heurter au refus catégorique des mouvements armés de lâcher prise sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix dont ils ne voient aucune trace dans le projet de nouvelle constitution.

Dernière tentative de sortie de crise : la Médiation internationale, garante et partie prenante de l’APR, s’est massivement transportée hier dimanche à Kidal où les mouvements convergent depuis quelques jours. Elle y était à travers toute une pléiade d’ambassadeurs dont les représentants de l’Algérie, du Burkina Faso, de la CEDEAO, de l’Union européenne, de la Russie, etc.

On y dénombre, selon nos sources, pas moins d’une dizaine de diplomates déployés dans le but de décoincer le processus du dialogue et de rapprocher les positions des principaux signataires de l’Accord. Mais, il nous revient de sources concordantes que les émissaires de la Médiation internationale sont revenus bredouilles parce qu’en face se trouvaient des interlocuteurs déterminés à ne rien lâcher comme par le passé.

Les représentants des mouvements constitutifs du CSP, de la CMA ainsi que des tendances de la Plate-forme estiment qu’il n’est plus question de multiplier les concessions au détriment d’une application de l’APR qu’ils voudraient intégrale. Et d’ironiser, selon nos sources, en soutenant que la médiation était plutôt attendue pour le requiem de l’APR au lieu de chercher à le ressusciter, tout en rappelant au passage que c’est au nom du référendum et de diverses autres consultations que la mise en œuvre de l’Accord a été constamment ajournée.

C’est dire que ni le passage de la Médiation, ni la récente visite de courtoisie du ministre en charge de l’Accord n’auront contribué à déblayer le terrain dans le sens d’un apaisement avant la consultation référendaire – dont la validité constitutionnelle dépend d’un déroulement du scrutin dans l’une des deux circonscriptions maliennes où les préparatifs référendaires achoppent toujours sur l’installation des démembrements de l’AIGE, entre autres.

Notons que sur la question, une certaine ONG autonomiste, affiliée au MNLA, a déjà donné de la voix par une menace de sabotage du scrutin avec la teneur suivante : «L’Association Kal Akal apprend que le gouverneur du Mali à Kidal aurait reçu des urnes pour organiser le referendum et serait dans une manœuvre visant à piétiner la volonté populaire sachant bien que nous rejetons ce projet satanique de constitution.

Au nom de l’Association Kal, si cette information venait à être confirmée, nous le mettons en garde de s’abstenir de toute idée de referendum dans la région de Kidal au risque d’en assumer seul les frais, tant que la CMA et le gouvernement malien n’ont pas trouvé une issue autour du projet de constitution».

Nos sources confient par ailleurs que l’épisode a interrompu sans freiner un conclave de mouvements armés que la capitale des Ifoghas abrite depuis quelques jours et qui pourrait se conclure par des décisions plus édifiantes sur leurs intentions.

A KEÏTA

Source : Le Témoin 

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