REBONDISSEMENT DES CAS POSITIFS DE COVID-19 : Les causes selon Pr Kouriba

Nouveau rebondissement suite à la pandémie de la Covid-19 au Mali. En effet, les cas de contamination ont dépassé la barre de la cinquantaine chaque jour. Ce qui fait craindre le pire à la population. Le chiffre du dernier rapport est alarmant, car il a affiché le chiffre record de 137 cas confirmés, chose qui n’était plus arrivé depuis belle lurette.

Après une stabilité relative, le Mali fait face à nouveau à une vague de contamination inexplicable. En effet, variant entre 3 et 7 cas maximum, le nombre de cas pointe dans l’ordre de la quarantaine en cette dernière semaine. Ce qui donne une situation globale de 31.912 cas positifs, 30.608 cas guéris soit un taux de 95,91%, 268 personnes sous traitement pour 739 décès soit un taux de létalité 2,31%. Tenez-vous bien, on retient 500 cas positifs en 7 jours ! Une situation qui dépasse notre entendement.

De ce fait, plusieurs interrogations restent sans réponses à savoir les raisons de cette hausse de contamination. Approché par nos soins, le docteur généraliste Issa Diallo pense que cela est dû à plusieurs facteurs notamment le relâchement des consignes relatives à la protection contre cette pandémie.

Selon le Pr BouremaKouriba, Membre du comité scientifique, cette augmentation peut être due à plusieurs raisons. « La première raison est que nous sommes dans une période où l’environnement est favorable une contamination à grande échelle. Nous pensons que c’est lié à l’environnement. Egalement quand il y a accalmie, les gestes barrières sont abandonnés. Vous avez vu quand les cas ont baissé, les gens ont pratiquement baissé les mains en abandonnant les gestes barrières. On ne doit pas oublier qu’il y a une reprise globale dans le monde. Actuellement, il y a des pays qui ont adopté des méthodes strictes pour contenir la maladie. C’est un ensemble de facteur qui fait qu’il y a une remontée des cas mais les gens ne doivent pas s’alarmer car en réalité, le nombre de cas n’est pas aussi extraordinaire que ça. Nous savons tous que cette maladie se transmets par le contact donc la meilleure façon d’éviter c’est de se protéger », a-t-il expliqué.

« Cette augmentation fulgurante des cas est tout à fait justifiée dans la mesure où une très grande partie de la population pense que cette maladie a été repoussée hors de nos frontières. Les rassemblements continuent de plus belle et les gens ne songent plus à se protéger. D’un autre côté, j’estime personnellement que le gouvernement pour sa part fait preuve de relâchement. Avec l’allègement des consignes et des mesures barrières, cela a laissé la carte blanche à tout le monde de faire ce qu’il veut » explique notre médecin.

Cependant, il précise qu’il n’y a pas lieu de dramatiser car selon lui, la situation est sous contrôle et par rapport aux autres pays, le nôtre ne s’en sort pas mal. « Le cas du Mali n’est pas aussi grave que cela mais cela ne doit pas nous encourager à faire preuve de laisser aller. Nous devons continuer à respecter les mesures de sécurité et mettre en application les conseils des autorités sanitaires », précise-t-il.

Outre le respect des mesures barrières, quel est l’impact de la campagne de vaccination lancée en grande pompe par le ministère de la santé et les partenaires de lutte contre la Covid 19 surtout l’OMS ?

Cela fait maintenant plus d’un an que le Mali a reçu ses premières doses de vaccin contre la COVID-19 fourni par le Mécanisme COVAX et de ce fait a lancé sa campagne de vaccination avec ces donations. À ce jour, plus de 1 000 000 de personnes ont été complètement vaccinées et les efforts se poursuivent pour accroître l’adhésion à la vaccination afin d’atteindre une plus grande proportion de la population.

Depuis les premières livraisons, le pays a reçu 3 803 420 doses de vaccins anti-COVID-19, dont 2 803 420 à travers le mécanisme COVAX et 1 000 000 à travers les accords bilatéraux et les dons. En tout, 2 000 000 de doses ont été administrées et 10% de la population cible âgée de 18 ans et plus et près de 5% de la population générale a été entièrement vaccinée. La couverture vaccinale contre la covid-19 s’améliore et l’objectif fixé par le Ministère de la santé et ses partenaires est de couvrir 70% de la population d’ici fin décembre, un taux réaliste et atteignable. En termes de chiffre, cela se présente comme suit : 1.654.914 doses de vaccin complètes contre 550.764 doses incomplètes. Cela représente une prouesse dans un pays qui était hostile à cette vaccination.

A noter que la meilleure façon d’éviter et de ralentir la transmission est d’être bien informée sur la maladie et sur la manière dont le virus se propage. Protégez-vous et protégez les autres contre l’infection en maintenant une distance d’au moins un mètre avec les autres, en portant un masque correctement ajusté et en vous lavant les mains fréquemment à l’eau et au savon ou avec une solution hydro alcoolique.

Ahmadou Sékou Kanta

Source : l’Observatoire