Politique au Mali : Dramane Dembélé sort du silence et soutient la transition

Après 5 ans de silence politique, Dramane Dembélé, l’ancien porte-étendard de l’Adéma/PASJ à l’élection présidentielle 2013, sort de son silence et déclare soutenir la Transition en cours. C’était le lundi 10 avril 2023 à Bamako lors d’une conférence de presse dans un hôtel de la place.

Dramane Dembélé, leader du mouvement Alliance pour le renouveau citoyen (Arc-Mali), revient sur l’échiquier politique malien et se place du côté de la Transition pour plusieurs raisons.

Primo, pour l’ancien Adémiste, la Transition est un mal nécessaire car elle est le corollaire de plusieurs échecs de la République. Il cite entre autres : la modernisation de l’Armée, la respectabilité des institutions, l’égalité de chances entre citoyens par l’édification d’une société juste. “C’est pourquoi il y a eu une série de parenthèses militaires”, dit-il pour justifier la Transition.

Pour revenir sur les coups militaires, D.D. rappelle que le 26 mars 1991, la révolution a mis fin au régime autoritaire, mais que le Mali a manqué à la promesse de cette révolution. Une gouvernance de consensus pour le partage de pouvoir va amener le pays à bout. Ce qui entraînera le 22 mars 2012. Puis le 18 août 2020 car la vie de la République va se vider et les règles démocratiques vont être mises en mal.

Pour éviter d’autres coups du genre, de la part des militaires, D. D. propose que la classe politique entretienne elle-même d’abord une culture républicaine et que c’est à ce prix que la tentation du pouvoir politique cessera d’emporter sur le serment républicain des militaires. “Les parenthèses militaires sont de gros chahuts”, reconnait-il, à la République.

Ce sont ces échecs et anomalies imputables aux politiques maliens qui avaient conduit l’homme à se retirer de l’échiquier politique. “J’ai eu une honte politique, mais ma honte n’est pas l’attitude définitive encore moins la résignation. Cette honte est une expression d’un sentiment révolutionnaire”, a expliqué D. D.

Et de préciser : “Au nom de notre droit de regard et notre devoir d’implication à la formulation et de proposition des solutions”, D. D. signe son retour pour ne plus se taire sur les dérives et aussi d’encourager les réussites. Il soutient la Transition en cours et appelle à une transition avec délai.

“Nous disons qu’une Transition est un moment d’opportunité de corriger les impairs structurels liés à une conjoncture, voire de réformes”, a précisé le président de l’Arc-Mali pour demander à la transition, de fédérer les intelligences et les énergies vers le mieux-être.

“La Transition doit résister aux tentations de l’absolutisme et placer les libertés publiques à l’abri des exaltations du pouvoir”, dira-t-il avant de conclure : “La Transition doit mettre hors du champ patriotique les ondes négatives charriées de passions et ne doit pas s’enfermer dans des intérêts de coteries”.

Koureichy Cissé

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DRAMANE DEMBELE PRESIDENT DE L’ARC-MALI RASSURE

“Le Mali n’est pas en train d’aller droit au mur”

Cette semaine, Dramane Dembélé ingénieur de son état, leader politique et ancien ministre, a fait une sortie médiatique pour annoncer son retour sur l’échiquier politique et son soutien à la Transition. L’expert minier soutient que les problèmes du Mali sont dus à ses ressources naturelles et assure qu’on n’est pas en train d’aller droit au mur, parlant de la Transition en cours au Mali.

Les autorités maliennes en charge de la Transition ont eu à prendre des orientations politiques et géopolitiques sur des questions de partenaires stratégiques qui laissent bon nombre de personnes à penser que le pays va droit au mur. DD n’est pas de cet avis et il rassure : “Le Mali n’est pas en train d’aller droit au mur”. Au contraire, il qualifie cette prise de position d’audace que les politiques n’ont jamais eu le courage de prendre. A long terme, l’ancien candidat de l’Adema/PASJ, réconforte: “Le Mali sera respecté” !

Dans son discours, DD reconnait et félicite la Transition dans sa nouvelle politique militaire qui en grande partie consiste à fortement renforcer et outiller notre Armée. Pour lui, la Transition est en train d’armer la République pour désarmer les envies d’agression et de répartition de ce pays. “La Transition est en train d’assumer une part d’audace et de fermeté dans la prise en charge des défis”, reconnait DD qui soutient qu’elle est en train de générer un nouveau cycle de paix et de stabilité.

L’ingénieur du secteur minier a aussi brossé la question des ressources naturelles au Mali. A l’entendre, les gens s’accrochent beaucoup à l’or, mais, pour lui, il y a beaucoup plus important que l’or au Mali, dit-il pour parler de terres rares qu’il sait en quantité dans le Nord du pays. “Dans le Nord, nous avons des substances plus riches que l’or”, martèle-t-il tout en reconnaissant que l’or est important et que le Mali en dispose en quantité aussi, mais très mal exploité, convient-il.

DD a énergiquement apprécié l’audit du secteur minier que la Transition a initié et invite les autorités de la Transition à changer la politique minière au Mali. “Au lieu de prendre des dividendes individuels comme part de l’Etat dans le contrat minier, le pays devra prendre sa part en nature et investir cette part dans les ressources humaines et infrastructurelles”, conseille l’ancien directeur national de la géologie et des mines parlant des 20 % gratuits de l’Etat dans les contrats des mines au Mali. DD juge qu’en la matière, nous avons du chemin à faire car, pour lui, “les mines, c’est l’Etat dans un autre Etat”.

Koureichy Cissé

Source : Mali Tribune 

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