ORGANE UNIQUE DE GESTION DES ÉLECTIONS (OGE): LE PM CHOGUEL KOKALLA MAIGA PREND UNE CLAQUE DE LA PART DE LA CLASSE POLITIQUE
L’organe Unique de gestion des élections est une recommandation du Dialogue National inclusif ( DNI). Sa mise en place part de la volonté de rendre beaucoup plus transparentes et crédibles les élections dans notre pays aux yeux de l’ensemble de la classe politique et des partenaires techniques et financiers. En un mot, c’est un luxe électorale dont la mise en place des structures locales, régionales et nationales prend beaucoup de temps, et énormément de moyens financiers.
Nommé le 11 juin 2021, le PM Choguel Kokalla Maiga ne compte pas le temps. Il est dans un détour, comme si le respect du délai de la Transition n’était pas sa priorité. Il est allé trop vite en annonçant pour 10 jours la création de cette structure. Mais avec quel moyens financiers ? Les moyens ne suivent pas et sans argent, le processus ne peut aller à la vitesse lumière qu’il espère. C’est voué à l’échec.
L’autre grand échec de Choguel, c’est le manque d’adhésion de la classe politique à ce projet improvisé. Ni l’ex EPM, ni le Cofop, ni le FSP, ni le FSD-SAP, ni l’APR, ni les partis politiques non alignés et encore moins le MOREMA n’adhèrent aujourd’hui à ce projet bâclé du Premier Ministre. Or, ce sont les acteurs politiques qui sont les premiers concernés.
Choguel gagne quoi donc dans un projet solitaire et périlleux ?
Si les partis politiques n’adhèrent pas à l’organe Unique de gestion des élections, il va s’en dire qu’ils n’en verront pas leurs représentants pour y siéger. Dès lors, le but recherché de la transparence et de crédibilité de l’organe est faussé. Ils vont donc rejeté les résultats et y crise post électorale s’annoncent inévitablement.
Aujourd’hui, Choguel doit mettre la balle à terre. Rester en intelligence avec la classe politique, toiletter et actualiser le fichier électoral actuel, et aller à temps aux élections générales en respectant le délai de la Transition. Pour se faire, il doit s’appuyer sur les structures déjà sur place ( DGE, CENI, MINISTÈRE DE L’ADMINISTRATION) pour y arriver dans les 8 petits mois restants.
A la demande de la classe politique, il devait faire de la révision de la loi électorale sa priorité plutôt que cette stratégie de l’Autriche.
Tout autre aventure est hasardeuse et mettra en péril le calme politique précaire. Déjà, la classe politique voit Choguel venir sur sa volonté de ne pas tenir le dans le délai de la Transition et des oppositions farouches s’annoncent.
Que nul malice ne pousse le PM à fissurer le tissu politique déjà mis en mal depuis plusieurs années.
Modibo TRAORE