MULTIPLICATION DES COUPS D’ETAT EN AFRIQUE DE L’OUEST : Echec cuisant de la CEDEAO !

Le Mali, la Guinée Conakry, et maintenant le Burkina Faso. Trois pays francophones ouest-africains qui ont successivement vu leurs présidents démocratiquement élus, renversés par des coups d’Etat militaires. En dépit des sanctions généralement imposées, les militaires s’obstinent dans l’usage de la force. L’embargo imposé au Mali semble ne pas avoir été assez dissuasif.

Comment expliquer la multiplication des coups d’Etat en Afrique francophone ? Tout comme au Mali et en Guinée, tout présageait l’imminence d’un renversement de pouvoir au Burkina, mais rien n’a été fait pour y remédier. L’ancien Président malien Ibrahim Boubacar Keita, avait mis en garde les autres Pays, « le Mali constitue une digue, si jamais, il sombre, tous les autres Etats en payeront les frais ». Un avertissement tombé dans des oreilles de sourd.

Cette mise en garde du défunt président malien n’a pas été prise au sérieux. Aujourd’hui le temps lui donne raison. La situation en Guinée et au Burkina Faso est le corollaire de la mauvaise gestion de la crise malienne par l’organisation sous régionale. Si cette institution ouest africaine avait pleinement joué son rôle, on n’en serait pas là aujourd’hui. Nous assistons impuissants au déclin de la démocratie chèrement acquise au prix du sang. 

Généralement, les militaires arguent avoir agi dans l’intérêt du peuple, ou mettre fin à l’incompétence de leur chef. Aujourd’hui, le djihadisme est un facteur déterminant dans le vacillement de la démocratie ouest-africaine. Selon les observateurs avertis, le problème malien n’a pas été pris à bras le corps, Bamako n’a pas eu le soutien nécessaire pour faire face aux terroristes qui se sont métastasés dans toute la région. Le résultat est là, l’Afrique de l’ouest se trouve fragilisée et impuissante face à ce danger. 

Après les Présidents Alpha Condé et Roch Marc Christian Kaboré, ce sont Macky Sall du Sénégal et Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire qui sont dans l’œil du cyclone des internautes, eu égard aux commentaires sur les réseaux sociaux. Outre ces deux États, d’autres internautes sont enclins à un soulèvement au Niger pour faire chuter le président Mohamed Bazoum. Ces différents présidents sont considérés selon plusieurs acteurs des médias sociaux comme des laquais de la France.

En moins de deux ans, trois démocraties se retrouvent sous la coupole militaire, tous colonels. Quelle sera la sanction qui sera infligée au Burkina Faso ? Après le Mali qui se retrouve totalement isolé des autres Etats, qui fait face à un embargo sans précédent, le Burkina Faso connaîtra-t-il le même sort ? Comment expliquer que des officiers de l’armée, qui sont censés protéger les institutions, défendre les intérêts supérieurs de la nation, se rendent coupables du déclin de la démocratie dans leurs différents pays ? Des interrogations qui méritent réflexion. 

Il est plus que temps, qu’on apporte des réformes en profondeur pour mieux structurer la CEDEAO. Devrons-nous encore attendre qu’un autre président se fasse destituer pour enfin ouvrir les yeux ? 

Somme toute, la marge de manœuvre pour un développement quelconque de l’Afrique reçoit ainsi des coups. Le renversement du pouvoir ne peut guère contribuer à ramener la paix et la sécurité. Loin s’en faut, l’exemple malien aurait dû servir de leçons.

Ahmadou Sékou Kanta

Source : Miroir Hebdo

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