Conseil de sécurité : Réunion décisive sur la Minusma aujourd’hui

Depuis 11H T.U a débuté à New York (USA) la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet du retrait de la Minusma, la mission onusienne au Mali, dont le mandat expire aujourd’hui (vendredi). Cela intervient à à un moment où des mouvements ont organisé des mobilisations pour demander leur départ immédiat du territoire malien.

Selon certaines indiscrétions, l’ultime version du projet de résolution qui est soumis au vote du Conseil de sécurité, prévoit un départ de la Minusma au 31 décembre, dans six mois. Cependant, il ressort que les discussions se poursuivraient avec le Mali jusqu’au 15 août sur certains points très politiques, comme l’avenir de l’implication de l’ONU dans le suivi de l’accord de paix de 2015. Et pendant les six mois du retrait, la Mission ne travaillerait uniquement qu’à son départ : plus d’accompagnement politique, plus d’enquête droits de l’homme.

Le niet de Bamako

Malgré les nouvelles conditions, six mois, c’est trop pour Bamako, qui demande un départ d’ici trois mois. L’objectif principal pour les autorités maliennes est de se débarrasser dans les meilleurs délais de la Minusma. On s’en souvient, le Mali avait demandé il y a deux semaines avec surprise, son retrait «sans délai». 

Outre les autorités, des mouvements sont montés au créneau ce jeudi 29 juin pour protester contre la présence de cette mission onusienne qui décidément est esseulée de toute part. Ainsi, Yerewolo debout sur les remparts et le Collectif pour la Défense des Militaires CDM ont donné la voix devant le quartier général de la Minusma.

Droit de veto

Techniquement, le Conseil de sécurité peut voter la résolution et les six mois de retrait contre la volonté du Mali. Mais le risque d’un conflit avec le pays hôte n’est souhaité par personne, et pourrait même constituer une menace pour la sécurité du personnel onusien. La Russie, alliée du Mali, pourrait également utiliser son droit de veto. De source diplomatique, elle n’en a pas brandi la menace jusqu’ici, ce qui n’a pas valeur d’engagement.

Cependant, sans s’opposer à cette durée de six mois, la Russie principale alliée de Bamako a tout de même proposé l’adoption d’un budget dont le montant correspond presque exactement à une durée de trois mois. Plusieurs chercheurs, experts des arcanes onusiennes, expliquent que cette question du budget fait l’objet d’une procédure à part, devant l’Assemblée générale de l’ONU, et ne menace pas l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité. Mais elle est comprise par tous comme un signal politique de soutien à la position malienne, qui pourrait réserver des surprises, lors du vote ou sur le plus long terme.

Levée de bouclier 

En attendant le verdict de cette rencontre, les soutiens de la transition se disent être prêts à agir. Une évidence, la présence de la Minusma est de plus en plus controversée notamment dans la capitale où des manifestations hostiles à son encontre sont régulièrement organisées à l’image de celle tenue spontanément hier jeudi 29 juin devant son quartier général. Une autre est prévue après l’expiration du délai donné par le mouvement Yerewolo debout sur les remparts qui a fait du départ de la Minusma un point d’honneur.

À l’inverse, le PARENA de Tiébilé Dramé ne partage pas la décision de faire partir la Minusma. Idem au sein des groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger qui disent être opposés au retrait de la Minusma souhaité par les autorités de la transition.

À la lumière des avis émis, on peut espérer voir une lueur d’espoir et se fixer par rapport à la situation de la mission onusienne au Mali. Nous y reviendrons 

Ahmadou Sékou Kanta pour Maliexpress.net

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