Mali : La Minusma piégée, l’ONU désavouée
La mission onusienne s’est mise le peuple malien sur le dos, après avoir produit des rapports dont les données sont fausses. Dans Bamako, la mobilisation ne faiblit pas. Mais la publication du dernier rapport censé détailler des violations des droits de l’Homme a définitivement dégradé l’image de la mission de maintien de paix. A la veille d’un éventuel renouvellement du mandat, des actions musclées sont programmées par la population malienne que l’ONU prétend soutenir. Le 30 juin 2023 risque d’être marqué par une mobilisation historique. Le ton a été donné par le Mouvement Yèrèwolo debout sur les remparts, au Palais des Sports ce vendredi 26 mai 2023.
A cette date, à travers tout le pays, la population entend se mobiliser pour bloquer les camps de la Minusma. L’exigence de la population est le rejet du renouvellement du mandat des casques bleus qui refusent de se joindre à l’armée malienne pour combattre les groupes terroristes. Le drame de l’ONU est d’avoir installé un climat de défiance à l’égard de l’armée malienne. C’est dans ce contexte que le gouvernement de Transition dénonce avec véhémence ce rapport biaisé reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies.
Le problème est que les chancelleries occidentales se basent sur ce rapport pour prendre des positions contre le Mali. La dernière action est l’adoption des sanctions par les Etats-Unis contre des militaires maliens et des soldats russes engagés au Mali. Même l’existence de données GPS erronées dans le rapport n’a pas suffi à raisonner les Occidentaux. Le gouvernement n’a jamais daigné faire de commentaire au cours de l’élaboration du rapport visant à dénigrer l’armée malienne.
Il faut rappeler que les habitants de Moura sont unanimes sur le fait que ce sont des terroristes qui ont été tués dans leur localité. Néanmoins, après l’opération aéroportée réussie de nos vaillantes forces armées à Moura, à la demande du gouvernement de la Transition, la justice militaire a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire pour élucider les éventuels cas de violation des droits de l’Homme. Au regard de ce constat, il est utile de s’interroger sur l’opportunité de cette publication qui recommande au gouvernement de la Transition une décision que ce dernier a prise il y a plus d’un an. Selon lui, le rapport n’a d’autres objectif que la perturbation de la tranquillité des Maliens à l’approche d’un scrutin référendaire d’une importance capitale pour le processus de refondation en cours dans le pays.
A la suite des événements de Moura, conformément aux procédures en vigueur au Mali, une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur les allégations de violations des droits humains. Le 9 avril 2022, un transport judiciaire de constat a été effectué par le parquet de Mopti. Les premiers éléments de l’enquête mettent en évidence l’hypothèse d’un affrontement ayant provoqué des morts par projectiles, et le constat que la grande majorité des corps sont des adultes de sexe masculin.
Sur le plan sécuritaire, il n’échappe à personne que l’intervention militaire des Forces Armées Maliennes (FAMa) a été salutaire et a apporté beaucoup de quiétude à la population, signe que la défaite infligée à la Katiba de Macina et ses sponsors étatiques étrangers a permis de les désorganiser durablement.
Selon le gouvernement, aucun ressortissant civil de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire. Parmi les morts, il n’y avait que des combattants terroristes et toutes les personnes interpellées ont été mises à la disposition de la Gendarmerie de Sévaré. Après enquête, les personnes interpellées ont été transférées au Service d’Investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale de Bamako, puis mises à la disposition de la justice. L’enquête poursuit son cours et le gouvernement du Mali est déterminé à faire aboutir cette procédure dans le respect strict des droits de l’Homme et en toute indépendance.
En plus de l’enquête conduite par le ministère de la Défense et des Anciens combattants, une enquête judiciaire a été ouverte sous la responsabilité du Pôle judiciaire spécialisé. Les résultats de ces enquêtes seront portés à la connaissance de l’opinion nationale en temps opportun. Le Gouvernement de la Transition a examiné la méthodologie ayant guidé la rédaction du rapport du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les droits de l’Homme et a appris avec stupeur que la mission d’établissement des faits avait utilisé des satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images.
En utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des autorités maliennes, la mission d’établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali. Par conséquent, le gouvernement de la Transition décide d’ouvrir immédiatement une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits et ses complices pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, pour crimes réprimés par le code pénal (Art 33 et 35), ainsi que de complot militaire, un crime réprimé par le code de justice militaire (Art 130), sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires.
Le gouvernement de la Transition rappelle que cette attitude de la mission d’établissement des faits ressemble à un cas d’espionnage de la junte française qui avait placé illégalement un drone au-dessus de la base de Gossi le 20 avril 2022 pour filmer des cadavres humains, minutieusement prédisposés, dans le but d’accuser les FAMa.
Soucieux du respect de la vie et de la dignité humaines, à maintes reprises, le gouvernement de la Transition avait mis en garde contre l’instrumentalisation de la Minusma et des droits de l’Homme dans le dessein de briser la dynamique de la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Mali et de s’opposer aux choix stratégiques du Mali.
Ce n’est pas tout, suite à la plainte du Mali, aucune commission d’établissement des faits n’a été mise en place. A ce jour, la réunion spéciale demandée par le Mali pour présenter les preuves de la duplicité de la junte française n’a connu aucune suite. Dès lors, dans un souci de cohérence et d’éviter la politique de deux poids deux mesures, le gouvernement du Mali estime que la suite donnée au présent rapport de la mission d’établissement des faits ne saurait être examinée séparément de la plainte portée par le Mali devant le Conseil de Sécurité de l’ONU contre ‘’la junte française’’.
Nouhoum DICKO
Source : L’Alerte