Campagne cotonnière 2022-2023 : Les indicateurs de la baisse de production

Le Mali, à l’instar des autres pays producteurs de coton en Afrique de l’ouest a connu une baisse. En effet, cette baisse drastique de production sur le continent est évaluée de 20 à 40℅. Selon les statistiques, plusieurs facteurs négatifs expliquent ce désagrément.

Au Mali comme dans plusieurs pays de la Sous-région, la récolte de coton graine durant la saison 2022-2023, finalement attendue est de : 526.000 tonnes, soit une baisse de plus 20% depuis fin juillet 2022.

Après un constat général des spécialistes du coton en Afrique de l’ouest, il est ressorti que la campagne cotonnière de l’année 2022-2023 a connu une forte baisse.

Selon Abdel Rahmane Sy, Président de l’Association des Jeunes pour la Valorisation de Coton (AJVC), et consultant auprès des acteurs de la filiale coton en Afrique, la filiale coton est le premier pourvoyeur de l’emploi au Mali. Cela représente encore 15% de PIB national et 40% des recettes d’exportation. Donc, c’est le deuxième produit le plus exporté au Mali après l’or.

Concernant le phénomène, il estime que si nous essayons souvent de faire la comptabilité par hectares, nous verrons qu’on avait 500 grammes au lieu d’une tonne par hectare. C’est-à-dire, sur un objectif d’une tonne par hectare, on avait que la moitié ou bien la moyenne de la moitié. Cela indique qu’en temps réel, on partait jusqu’à 50% de réduction. Et le Mali n’est pas le seul pays frappé par le phénomène, il y a les autres pays de la Sous-région contre lesquels les paysans sont déterminés à vaincre l’adversité, notamment les pays comme le Togo, le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Cameroun qui ont connu les mêmes attaques. Donc, il y a un premier aspect qui est l’attaque des jassides. Les jassides ont énormément impacté la production. 

Pour le cas du Mali, au-delà des jassides, il y avait aussi un problème sur le plan de la mobilisation des intrants qui sont venus très tardivement dans les zones de productions. Donc, cela a beaucoup impacté sur les semi-productions, chose qui a beaucoup impacté sur la production locale.

Par rapport à l’organisation géographique du coton au Mali, la culture touche environ 3.500 villages cotonniers, soit 11% du territoire malien à travers 134.800 km2. Ce qui explique directement que c’est l’un des produits les plus importants pour notre pays.

En termes d’industrialisation et de création d’emploi, le coton est premier pourvoyeur d’emploi, mais contribue également au développement socioéconomique en essayant de voir aujourd’hui que le Mali dispose 110 entreprises évoluant uniquement dans la structuration de la graine du coton. « Il y a des zones comme Koutiala qui ont à peu près 45 unités de transformations de la graine du coton. Et cette graine du coton touche les aliments bétails tout en les transformant, en ce moment on a de l’huile et les résidus servant à faire du savon », a soutenu le Président Abdel Rahmane Sy.

Poursuivant, il ajoutera que c’est le retard d’acheminement des intrants agricoles, certaines zones ont semé après mois de juillet ou plus exactement début, les paysans qui ont semé à cette période, ça a été un problème pour eux. Parce que ce sont eux qui ont vu leurs champs attaqués par les jassides. Contrairement à ceux qui ont commencé vers le début juin, ils ont pu avoir une bonne production, ça trouve que les fleurs ont bien fané. Donc, les jassides ne pourront pas s’attaquer à eux. Mais ceux qui étaient à un niveau semi en ont été victimes.

Deuxième problème après le retard des intranets, selon le responsable de l’AJVC, il y avait les problèmes liés au climat, c’est-à-dire, il y a des zones qui ont connu une forte pluie et la pluie a véritablement détruit plusieurs champs de coton à travers des inondations et les aléas climatiques.

S’il y a un quatrième, ça sera d’ordre sécuritaire. « Comme on pouvait le constater il y a eu des zones qui faisaient la production du coton, mais compte tenu de la situation sécuritaire, elles n’ont pas pu cultiver. Donc, voilà quelques raisons fondamentales qui ont concouru à réduction ou à la baisse de production du coton », a-t-il regretté.

En Outre, un paysan situe le problème à deux niveaux. Pour lui, il s’agit d’une baisse de la pluviométrie et la subvention de l’engrais qui n’est pas venue à temps. Autrement dit, le manque criard d’engrais. 

En tout cas, il faut rappeler que la volonté politique y est, mais elle tarde parfois à se matérialiser dans les faits. Tout cela constitue des facteurs contribuant à freiner le développement de l’agriculture au Mali.

Sidy Coulibaly

Source : Maliexpress.net

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