Libération de sœur Gloria : les proches des otages maliens se réjouissent mais s’interrogent
La religieuse colombienne sœur Gloria Cécilia Narvaez a été libérée samedi 9 octobre après quatre années et huit mois de captivité. Mais les jihadistes détiennent encore plusieurs otages, dont au moins une dizaine de Maliens.
Sœur Gloria Narvaez était détenue par les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou Jnim), dirigé par Iyad Ag Ghali. Sa libération a été obtenue au terme de négociations menées par les autorités maliennes de transition et par l’association chrétienne Sant’Egidio, à la demande du Vatican.
Une libération qui ne doit pas faire oublier les autres otages toujours aux mains du Jnim, parmi lesquels le journaliste français Olivier Dubois, détenu depuis plus de six mois, parmi lesquels également au moins une dizaine de Maliens –tous les cas ne sont pas publics-, dont beaucoup de représentants de l’État, enlevés précisément pour cette raison.
Sakouba Mady Dembele, le secrétaire général adjoint du Syltmat, le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale, est mobilisé pour la libération de ses collègues. « Les syndicats du ministère de l’Administration territoriale se réjouissent de la libération de sœur Gloria, nous avons toujours compati à sa douleur. Mais chez nous, les collègues Drissa Sanogo préfet de Gourma-Rharous, le sous-préfet Ali Cissé, ont été enlevés dans l’exercice de leurs fonctions. Il y a aussi des agents de collectivité, des régisseurs et mêmes des enseignants qui sont aux mains des ravisseurs, et il y a longtemps de cela. Nous apprécions la libération de sœur Gloria, mais nous attendons la libération de nos collègues depuis des années. »
À cette occasion, le président de la transition Assimi Goïta a précisé que des actions étaient toujours en cours pour faire libérer tous les otages détenus, étrangers et maliens. « Les plus hautes autorités du Mali nous ont fait comprendre qu’elles sont à pied d’œuvre, admet le secrétaire général adjoint du Syltmat, avant de nuancer : Mais pour le moment, nous sommes dans l’attente et il n’y a rien de concret. »
Si Sakouba Mady Dembele se réjouit bien évidemment de la libération de sœur Gloria, elle a également pour lui un goût amer. « C’est avec stupéfaction qu’on a appris la libération de sœur Gloria sans nos collègues. Je pense que s’il y a la volonté, les hautes autorités pouvaient le faire. Mais nous restons optimistes : tous les Maliens en otage vont être libérés. Il est important pour soulager les familles qu’elles sentent les efforts des hautes autorités. Donc communiquer, au moins avec les familles, pour qu’elles sachent à quel niveau ils sont dans la recherche de solution dans la libération de ces otages. »
Le représentant du Syltmat précise que depuis la libération de sœur Gloria, il n’a eu aucun contact avec les autorités. Il espère néanmoins pouvoir discuter de la situation avec elles bientôt. « Dans les jours qui viennent, nous souhaitons les rencontrer pour savoir ce qu’il s’est passé, qu’est-ce qui a empêché la libération de nos collègues et des autres maliens ? On s’interroge sur la sincérité des propos qu’on nous tient. Est-ce que, réellement, on est en train de faire quelque chose pour la libération de nos otages ? »
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