Levée de boucliers au Mali : Les Cercles de Ménaka,Tidermene et Inlamawane rejettent le redécoupage territorial

L’adoption par le CNT de la loi sur le découpage administratif fait du bruit dans le Mali profond ainsi que dans les familles. Du coup, les populations des cercles de Ménaka, Tidermene et Inlamawane ont rejeté le nouveau projet. C’était, ce lundi 27 février 2023, à la faveur d’une manifestation commune organisée par les trois cercles dans la ville de Ménaka.

Pour les élus ; les chefs religieux, traditionnels et coutumiers ; les chefs de village, fraction ; les organisations de la société civiles des cercles de Ménaka, Tidermene et Inlamawane, au regard de cette loi de découpage administratif, ni les propositions faites à la base, ni le maillage du territoire n’ont été respectés au compte des 3 cercles.

Le gouvernement a adopté la nouvelle loi, et la population dans sa grande majorité est contre. Même les enfants de la République constamment chéris (la CMA) se trouvent opposés à ce projet. Avec ce découpage, le Ministère de l’Administration divise les ethnies en opposant les familles les unes contre les autres. Désormais, les mêmes familles se voient comme des ennemis, et arrivent à un point où elles ne s’adressent plus la parole !

En bloc, le projet de découpage est rejeté par les populations des cercles de Ménaka, Tidermene et Inlamawane car les intéressées trouvent qu’ils n’ont pas été associés et que la nouvelle loi semble plus diviser qu’unifier. Les 3 cercles, à l’unanimité, ont rejeté ce projet car elles considèrent qu’il est fait sur la base d’une injustice, et estiment donc qu’elles ne peuvent cautionner ce soi-disant découpage.

Pour les trois cercles, il est important de souligner les concertations et consultations effectuées, dans la région de Ménaka de 2018 et 2021. Selon eux, ces consultations ont largement recensé les aspirations des populations à la base et discuter et proposer des solutions pour l’insécurité que vivent les populations de la région de Ménaka, depuis la première rébellion de 1990 à nos jours.

La contestation gagne du terrain

Les populations des trois cercles estiment que toutes ces concertations et consultations ont été tout simplement en grande partie ignorées dans ce projet de loi.

Dans une déclaration commune, les trois cercles martèlent : « Ladite loi a créé des nouvelles communes qui n’ont fait l’objet d’aucune concertation locale ou régionale. C’est pourquoi les populations des cercles de Ménaka, Tidermene et Inlamawane demandent la prise en compte de leurs aspirations consignées dans le rapport de concertations régionales de 2018 et 2021 ».

Décidément, le projet de redécoupage est rejeté par les populations des cercles de Ménaka, Tidermene, Inlamawane et bien d’autres circonscriptions du Mali. Il est alors préférable qu’il soit revu par le gouvernement, à défaut de cela, qu’il fasse en sorte que les aspirations de toutes les populations concernées soient prises en compte. S’il s’entête à vouloir appliquer le projet, il risque d’écourter la vie de la transition, car les populations sont plus que jamais prêtes à contester. En concrétisant ce projet, l’appareil de l’État sera encore très militarisé. Les préfets des arrondissements et des cercles et les gouverneurs des régions seront probablement des militaires en fonction. Ce sera une stratégie pour les militaires de maîtriser pendant longtemps l’administration malienne.

Également, ce projet crée plus de circonscriptions électorales au profit de la CMA, l’accord d’Alger est donc en train d’être mis en œuvre. Un autre schéma se dessine peu à peu, les contestataires de ce projet tenteront peut-être de rejoindre des bords politiques pour combattre le gouvernement de la transition. Il faut aussi noter que certains s’apprêtent à sortir contre le calendrier électoral. Le gouvernement se verra tout seul face à ce beau monde. Les problèmes sont nombreux pour pouvoir en rajouter.

En tout cas, le peuple est prêt à faire face au Ministre de l’Administration Territoriale qui, d’habitude consulte et fait comme bon lui semble par la suite. Le Ministre a placé une bombe et le gouvernement détient le déclencheur.

Jean Pierre James

Source : Le Nouveau Réveil 

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