Les membres du CNT souffrent « de légalité et de légitimité », selon les députés de la 6ème législature

Plus de 5 mois après la dissolution de la 6ème de la législature par le Président déchu, Ibrahim Boubacar Keïta, contraint à son tour par les putschistes de présenter sa démission, les députés  de cette législature continuent à réclamer leur légitimité. 

Pour la troisième fois depuis la dissolution de cette législature, ces députés qui n’arrivent toujours pas à digérer leur éviction à l’hémicycle étaient face à la presse, hier mardi 2 février,  pour, cette fois-ci, dénoncer  la façon dont la transition est conduite. D’emblée, ils ont fustigé dans une déclaration commune la coexistence de trois textes fondamentaux à savoir « la Constitution du 25 février 1992, l’Acte fondamental du 24 Août 2020 et de la fameuse Charte de la Transition du 12 Septembre 2020 ». « Ce désordre juridico-constitutionnel ouvre la voie libre aux acteurs du désordre à une multitude de choix selon les événements et les situations à choisir le texte qui les arrange sans être iniquité », protestent ces élus nationaux privés de leurs sièges.  Lesquels exigent que justice soit rendue par le Peuple Malien suite aux actions posées par les auteurs du coup d’Etat du 18 août dernier.

Comme le M5-RFP, écarté de la gestion de la transition,  ces députés sont aujourd’hui plongés dans l’opposition. Ils dénoncent, à cet effet,  « la création de la vice-présidence, le laxisme du gouvernement de la transition, la militarisation de l’administration, le mépris des partis politiques et des députés, la violation flagrante de la charte et du décret fixant la clef de répartition des membres du CNT, l’insécurité, la souveraineté mise en mal… » Outre ces manquements, ils s’insurgent contre  « la  violation de la liberté de la presse et d’opinion, les arrestations arbitraires ».

Par ailleurs, les députés de la 6ème législature  s’attaque au coup de force porté par les officiers militaires de l’ex-CNSP à la démocratie ayant causé la démission forcée de l’ex-président IBK, le gouvernement Boubou Cissé et la dissolution de l’assemblée nationale.  En ce sens, malgré que certains de leurs collègues députés aient rejoint l’organe législatif de la transition.  Ils protestent contre la violation des dispositions de l’article 42 de la constitution du 25 Février 1992 qui impose au  « Président de la République, après consultation du premier ministre et du président de l’Assemblée Nationale,  de prononcer la dissolution de l’assemblée Nationale », puis convoqué les  Elections générales  les  21 jours au moins et 40 jours au plus après la dissolution.  « Le Président de la République a démissionné avant de dissoudre l’Assemblée Nationale ; il y a la matière  un défaut de qualité. Un président démissionnaire ne peut dissoudre aucune institution (article 36 de la Constitution) », relèvent ces députés qui continuent à revendiquer  la reconnaissance du droit de vote  leurs concitoyens.

Ils indiquent qu’après cette sortie médiatique, un mot d’ordre sera donné à nos bases dans les 49 circonscriptions électorales pour revendiquer les suffrages de  leurs mandants. Selon eux, la 6ème législature est  une émanation du peuple qui doit  avoir sa place dans cette transition.   « Les membres du CNT  étant nommés, ne sont pas une émanation du peuple. Ainsi, ils ne sauraient être un organe législatif crédible. Le CNT souffre  de légalité et de légitimité  parce que ses membres viennent majoritairement de Kati et de Bamako », rappellent les députés de la 6ème législature.

Source : Maliweb.net

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