LES AVERTISSEMENTS DE L’IMAM DICKO : A contre-courant de la Transition

Clarifier les lignes de conduite de la transition, rassembler les Maliens, renouer avec le monde… L’imam Mahmoud Dicko envoie des messages forts, empreints d’avertissement aux autorités de la transition. La balle est désormais dans le camp du Président Assimi Goita, car comme le dit un adage, un homme averti en vaut deux.

Fidèle à son engagement de rassembler les Maliens face aux défis qui assaillent le pays de toute part, l’imam Mahmoud Dicko a, une fois de plus, tiré la sonnette d’alarme sur l’état de la nation. 

La cérémonie de lecture du Saint Coran et de bénédiction qu’il a organisée, le dimanche 28 novembre 2021, sur le terrain de Bacodjicoroni, en face de son centre pour la paix et le vivre ensemble dans les pays du Sahel, peut être considérée comme une entrée en matière d’un combat, couvert de l’invitation des autorités de la transition à œuvrer davantage à rassembler les Maliens, contrairement à la nouvelle posture qui semble obsolète.

En février 2019, une journée de prière pour le Mali a été organisée au stade du 26 mars par l’imam Mahmoud Dicko. Une rencontre qui s’est soldée par la demande de démission du Premier ministre d’alors, Soumeylou Boubèye Maïga, même si les attentes des uns et des autres se trouvaient ailleurs.

Trois mois après, le Premier ministre d’alors, Soumeylou Boubèye Maïga, a jeté l’éponge sous la pression de la rue.

En juin  2020, une nouvelle contestation a vu le jour contre la 6e législature  et le pouvoir d’IBK. Le mouvement du 5 juin- rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), grâce à la bénédiction de son autorité morale, imam Mahmoud Dicko, parvient  au bout de ses attentes. IBK quitte le pouvoir le 18 août 2020. Place à la Transition qui vient de boucler les 13 mois des 18 impartis.

Première sortie d’envergure depuis la chute du régime démocratiquement élu d’Ibrahim Boubacar Keita, le point de presse que l’imam a animé après la lecture du Saint Coran, le dimanche dernier, laisse apparaître un certain désamour entre les tenants du pouvoir et l’imam de Badalabougou. Faut-il croire que l’ex autorité morale du M5-RFP est en train de prendre ses distances vis-à-vis des autorités actuelles de la transition ?

En effet, les objectifs qui ont motivés la déferlante contestation des populations contre le régime de l’ex président de la République, IBK, sont loin d’être atteints. Aussi, l’action gouvernementale sous la conduite du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga continue d’attirer de plus en plus les sanctions de la communauté internationale sur notre pays, déjà fragilisé et meurtri. L’insécurité dans les régions de Mopti et de Ségou reste tendue avec son corolaire de victimes, singulièrement des paysans impuissants devant l’incendie de leurs champs de riz, des passagers des transports en commun…

Farouche contestateur des situations difficiles qui prévalaient au temps d’IBK, lesquelles l’ont contraint à sortir de sa mosquée pour battre le pavé jusqu’à l’obtention de son départ de Koulouba. Revoir les mêmes choses avec gravissime sous la conduite des gens venus pour améliorer la situation et se taire sans rien faire n’est-il pas synonyme de trahir sa conscience ? C’est peut-être ce que l’imam Mahmoud Dicko a dû comprendre quand il parle de la clarification au lieu de la rectification de la transition, prêchée par le PM Choguel Maiga. «Aujourd’hui, on parle de rectification de la transition, moi je parle plutôt de clarification », a indiqué l’imam Dicko.

Convaincu que la situation difficile de notre pays nécessite l’effort commun de tous ses fils et filles, le conférencier Mahmoud Dicko a estimé que le rôle de la communauté internationale n’est pas également à minimiser.

« J’ai dit à Amadou Aya Sanogo d’éviter le bras de fer avec la Communauté internationale et j’ai dit la même chose à Assimi lors de notre tête à tête. Les clans qui se forment autour de vous qui vous demandent de tenir la tête disparaitront une fois que la situation devient critique », a rappelé l’imam Dicko, en réponse à la posture ‘’belliqueuse inutile du PM Choguel Maiga’’ vis-à-vis de la CEDEAO. 

Ousmane Morba

Source : l’Observatoire

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