Le CNT opte pour la reconstruction totale de l’Assemblée
C’est acté. L’Organe législatif de la transition s’est résout finalement à occuper jusqu’à nouvel ordre le Centre international de conférence de Bamako, qui accueillera désormais non seulement les travaux en plénière et abritera en même temps toute la procédure législative avec l’ensemble de ses instruments. Il s’agit, en clair, de l’administration législative ainsi que de l’ensemble du dispositif délibératif au service du CNT dont le fonctionnement est calqué sur celui de l’Assemblée nationale. Tel en a décidé, selon nos sources, le président à peine installé, Malick Diaw. Il aurait estimé, en effet, que les locaux de l’Assemblée nationale sont trop endommagés pour qu’une simple rénovation ne suffise pas. S’annonce en définitive une reprise totale de l’édifice qui ne profitera sans doute pas qu’aux seuls futurs députés de la prochaine législature. Et pour cause, là où des travaux de simple rénovation avaient été jugés suffisants par la législature déchue, la générosité qui consiste à gratifier les futurs parlementaires d’un siège flambant neuf cache mal une volonté peu désintéressée de grever les charges de l’Etat par des marchés de plus grande envergure.
Le questeur transitoire de l’hémicycle dans la logique d’une purge administrative
Vis-à-vis de l’administration parlementaire, l’organe législatif de transition est sur le point d’outrepassée ses missions. Des signes annonciateurs de cette tendance sont apparus, en tout cas, la semaine dernière, avec le déclenchement d’un contrôle physique ayant peu de choses à envier à celui jadis effectué du temps d’ATT. Sauf qu’avec le questeur Dabitao, l’intention d’un dégraissage administratif semble beaucoup pis manifeste. Il nous revient, en effet, que depuis plusieurs jours le personnel de l’Assemblée nationale défile un à un à la questure où il est soumis à un interrogatoire très corsé sur les qualifications et profil sur la base desquels les uns et autres avaient mérité leur recrutement. Il est loisible de deviner le sort tragique qui pourrait les attendre si le contrôle physique ciblé était sanctionné par des licenciements massifs, sauf que les potentielles victimes relèvent pour la plupart du personnel récemment recruté au bénéficie de conditions similaires par l’ancien président. C’est au détriment de nombreux agents virés sans ménagement pour faire la place à d’autres qu’Issaka Sidibé les a engagés. Comme quoi, la tragédie ne fait que changer d’époque, mais aux dépens d’une même jeunesse ainsi vouée au désœuvrement par rotation en lieu et place de solutions pérennes et structurelles à son chômage.
Le Temoin