L’ancien arbitre Seydou Traoré partage son expertise sur l’évolution et les défis de l’arbitrage au Mali

Depuis plusieurs décennies, l’arbitrage au Mali a connu des évolutions significatives, tant sur le plan technique que sur celui des exigences professionnelles. À cet égard, Seydou Traoré, une figure emblématique de l’arbitrage malien, nous offre un regard franc et sans détour sur cette évolution ainsi que sur les défis persistants rencontrés par les arbitres dans ce pays.
Seydou Traoré, aujourd’hui âgé de 65 ans, a débuté sa carrière d’arbitre à l’âge de 22 ans. Son parcours impressionnant comprend 23 ans d’arbitrage, dont 13 ans au niveau international. Actuellement, il occupe le poste de coordinateur général des arbitres de football au Mali au sein de la Fédération Malienne de Football (Femafoot), où il joue un rôle crucial en tant que point focal entre les arbitres et le bureau fédéral, notamment à travers la Commission Centrale des Arbitres (CCA).
Selon Traoré, l’évolution de l’arbitrage au Mali a été marquée par des progrès notables, mais également par des défis persistants. Il souligne notamment l’impact de la technologie et des moyens de communication sur la pratique de l’arbitrage. « Quand nous commencions dans l’arbitrage, nous n’avions pas accès à la technologie et aux moyens de communication que nous avons aujourd’hui. C’est le premier grand changement que j’ai observé », déclare-t-il.

M. Traoré met également en lumière les changements fréquents dans les règles du jeu et les directives d’arbitrage. « À notre époque, les amendements étaient rares et prenaient souvent du temps à être mis en pratique. Aujourd’hui, nous constatons presque chaque année des modifications, en raison de l’évolution technique du football », explique-t-il. Ces ajustements constants, bien que nécessaires pour suivre le rythme du jeu moderne, ont eu un impact significatif sur les résultats des matchs et sur le comportement des arbitres.
En évoquant les défis actuels de l’arbitrage au Mali, Traoré pointe du doigt des questions telles que le recrutement, le sponsoring et la formation des arbitres. « La première difficulté que nous rencontrons est le recrutement de nouveaux arbitres, ainsi que le soutien financier et la formation continue », affirme-t-il.

En outre, M. Traoré évoque les changements sociaux qui ont influencé la perception de l’arbitrage au fil des ans. « Autrefois, l’arbitrage était principalement exercé par des individus issus de diverses professions, souvent par plaisir. Aujourd’hui, nous assistons à une professionnalisation croissante de ce métier, influencée par des considérations financières », souligne-t-il.
Malgré ces défis, Seydou Traoré reste optimiste quant à l’avenir de l’arbitrage au Mali. « Nous avons fait des progrès significatifs, mais il reste encore du travail à faire pour relever les défis actuels et préparer la prochaine génération d’arbitres », conclut-il.
En somme, l’expertise et les perspectives de Seydou Traoré offrent un aperçu précieux de l’évolution et des enjeux de l’arbitrage dans le pays, soulignant à la fois les progrès réalisés et les défis à relever pour garantir un arbitrage de qualité sur les terrains de football maliens.