Les responsables du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) étaient face à la presse, le dimanche 11 juillet 2021, à Bamako pour rendre hommage aux victimes de la manifestation des 10 et 11 juillet 2020. Au cours de ce point de presse à l’allure d’une cérémonie d’hommage, l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), parrain de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), autorité morale du M5-RFP, a réclamé justice. «On ne cherche ou on ne demande pas la vengeance, mais la justice. Le Mali n’est pas un pays de vengeance », a-t-il dit. Par ailleurs, il a invité les autorités maliennes à organiser des élections qui honorent le pays.

Outre l’imam Mahmoud Dicko, ce point de presse a rassemblé d’autres personnalités comme les ministres Ibrahim Ikassa Maïga et Oumarou Diarra issus du M5-RFP. D’entrée de jeu, l’imam Dicko a réclamé justice pour les victimes de juillet 2020. « On ne cherche ou on ne demande pas la vengeance mais la justice.

Le Mali n’est pas un pays de vengeance. Quant il n’y a pas de justice, il n’y a pas un Etat de droit. Le Mali a besoin de la justice», a-t-il dit.

Selon lui, des innocents sont tombés devant cet temple de Dieu (sa mosquée). C’est pourquoi, il a tenu à préciser que cette activité n’est pas un meeting politique, mais plutôt pour rendre hommage aux victimes tombés. Il a souhaité le repos éternel de l’âme des disparus. Par ailleurs, l’imam Dicko a mis l’accent sur la refondation du Mali.

Pour lui, c’est l’armée qui est au service du peuple et non le contraire. Il a souhaité que les relations entre l’armée et le peuple soient saines. Aux dires de l’imam Dicko, le pouvoir est entre les mains du M5-RFP.

A cet effet, dit-il, le Mouvement ne devrait pas demander encore justice comme pour dire que le M5-RFP doit savoir quoi faire. Selon lui, il faut nécessairement que les gens se mettent ensemble.

A l’en croire, beaucoup de choses sont à revoir dans la démocratie malienne. Compte tenu de la situation du pays, ajoute-t-il, il est temps que les Maliens s’unissent. Il a invité le M5-RFP à s’ouvrir au reste du pays. « Mettons nous ensemble, renforçons notre pays, organisons des élections fiables qui honorent le pays », a conclu l’imam Dicko.

Pour rappel, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a tenu son troisième grand rassemblement, le vendredi 10 juillet 2020 sur le boulevard de l’indépendance de Bamako pour « exiger la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de son régime ». Si au départ, la manifestation était pacifique, la suite a été chaotique. Car, des leaders du M5-RFP ont appelé les manifestants à poser des actes de « désobéissance civile » sur l’ensemble du territoire malien. Prononçant son discours de clôture au Monument de l’indépendance de Bamako, Issa Kaou Djim du M5-RFP a invité les manifestants à aller occuper la Primature, l’Assemblée nationale et l’ORTM (Office des radiodiffusions et télévision du Mali). C’est justement dans ces lieux où la situation a dégénéré où on a assisté à des échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants, des cas d’incendie et de pillage. Le bilan provisoire des différentes manifestations fait état de plusieurs morts, plus de 50 blessés dont des cas graves, des cas d’arrestations et des dégâts matériels importants.

Source : Le Républicain