Jeux de hasard : 24h avec les parieurs

Lancé au Mali depuis les 1994, le pari mutuel urbain n’a jamais été aussi populaire au Mali. Avec le développement de la technologie, la structure s’est adaptée et ainsi des millions de parieurs peuvent jouer en tout lieu sur les smartphones. A ces détails s’ajoute la multiplication des points de jeu qui accueillent des centaines de parieurs qui misent tout au long de la journée et ce, pendant les sept jours de la semaine.

Les jeux de hasard et particulièrement les paris en lignes et dans les points de jeu ont pris toute une autre tournure. De l’intérieur du pays à la capitale Bamako, toutes les villes disposent des salles de jeu où les parieurs peuvent en toute liberté placer les mises et suivre en directe le déroulement des courses et autres jeux. Les points de jeux PMU ont envahi la capitale malienne gonflant du coup le nombre de parieur. Pour le pari classique des chevaux qui se tiennent de façon régulière et dont le gain est annoncé à la télévision nationale, l’engouement demeure grand. Les mises quant à elle commencent à 300F pour les Quinté gagnant selon un de Kiosque PMU. Dans son argumentaire, il a fait savoir que pas moins de 200 personnes ne viennent faire les paris dans son point de vente. Avec un total de plus 60.000 FCFA de pari par jour, il estime que ce jeu est très sollicité par la jeunesse malienne. 

« Lorsque les officielles des courses nous parviennent tôt le matin, les joueurs font la queue pour se l’arracher. C’est à travers cette fiche que les parieurs peuvent trouver toutes les informations concernant les chevaux qui seront lancés sur la piste. En outre, ils ont un regard méticuleux sur les jokers qui montent les différentes chevaux », précise notre interlocuteur. 

De son Coté, un parieur sous le couvert de l’anonymat abonde dans le même sens. Selon lui, les détails des différentes courses donné dans l’officiel n’est pas assez explicative et induit très souvent les joueurs en erreur. Pour lui, le mieux serait de payer des programmes établis par des analystes de renoms qui ont une bonne connaissance des chevaux mais aussi de la nature de la course et des jokers qui montent les chevaux. Par ailleurs, concernant les gains, il dira qu’il est très difficile voire très très rare de trouver la bonne combinaison pour empocher le jackpot. « Depuis que j’ai commencé à miser dans ses courses, j’ai seulement gagné que des miettes. La somme cumulée que j’ai misé dans les différentes courses aurait fait de moi un homme riche si on me le donnait aujourd’hui », confesse-t-il

Par contre, un tailleur dira le contraire car c’est grâce au gain perçu à l’issue du PMU qu’il a pu se construire une maison. « J’ai commencé à jouer ça ne fait pas moins de 10 ans mais au bout de compte, j’ai gagné en une seule fois la somme de 15.000.000 FCFA lors d’une course du Quarté gagnants. Ces jours-là, nous étions seulement que 5 personnes à avoir donné dans l’ordre précis les chevaux qui étaient en course. Pour autant, je n’encourage pas trop les jeunes à se lancer dans ce jeu car l’issue est incertaine et la probabilité de gagner demeure minime.

Quid des paris en ligne

Autres paris en vogue, il s’agit des jeux en directe. Xbet, le 223bet, Betmomo, premier bet, premier bet zone, Bet1…sont autant de site destiné aux paris en ligne. En ce sens, des points de courses ont poussé un peu partout à Bamako et plus précisément en commune 1. Dans ces endroits qui sont interdits aux moins de 18 ans, l’ambiance est à son comble entre 9h et 119h. En effet, plusieurs sortes de courses sont au menu et les mises commencent à partir de 200F. la courses des chevaux faisant parti, à cela s’ajoutent les paris de Football, de Tennis, de Volleyball, des courses de chien, des casinos en ligne et des jeux de dé.

Dans l’un de ses points, 4 guichets sont ouverts et les clients présents les guichetiers à leur vendre les tickets de mise. Dans sa confession, le gérant d’un de ses points de jeu a laisse entendre qu’en dépit de l’interdiction des jeux par les mineurs, ceux-ci demeurent leur principal client. « Pour ce qui concernent les jeux de casinos, de football et autres, les jeunes constituent notre principale clientèle. Le total des mises tourne dans les 400.000 FCFA pendant les jours de forte affluence et dans les 150.000 FCFA quand il y a moins de monde. Par contre, il est assez clair que les gains sont assez rares et la plupart des gagnant ne n’excèdent pas une somme se plus de 20.000 FCFA quand ils sont vainqueurs. Mais la volonté de toujours gagner plus les poussent à miser d’avantage et cela s’avère très catastrophique pour certains d’entre eux », confesse-t-il.

Moussa Diakité quant à lui ne cache pas sa satisfaction. Selon lui, ces paris lui permettent d’avoir son pain quotidien jusqu’au point où il en a fait son travail. Il raconte être présent tous les jours dans ce point de jeu même s’il ne participe pas à toutes les courses. Chose qui selon lui est impossible. Par ailleurs, il conseille aux éventuels joueurs de miser avec modération lors des jeux et de ne pas se laisser aveugler par l’appât du gain qui entraine dans une sorte de dépendance.

A noter que les points de jeu ne sont pas les seules façons de jouer. Avec la nouvelle technologie, il est possible de jouer partout avec son smartphone en misant à partir de son compte Orange money pour alimenter un compte générer de façon automatique dans les différents sites de jeux. Ainsi, des jeunes pour la plupart optent pour ce système afin de ne pas être vu dans les points de jeu. Au regard de tous ces facteurs, il est bien difficile d’établir avec exactitude le nombre de personne qui participent au jeu encore moins établir le montant miser de façon quotidienne par les différents joueurs.

Ahmadou S. Kanta pour www.maliexpress.net

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