ME MOUSTAPHA CISSE PRESIDENT DE L’AIGE  « Nous entendons nous prévaloir de nos prérogatives »

ME MOUSTAPHA CISSE PRESIDENT DE L’AIGE   « Nous entendons nous prévaloir de nos prérogatives »

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes passe par l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Au cours d’une rencontre avec la classe politique, le président de l’autorité a rassuré ses interlocuteurs. « Nous entendons nous prévaloir de nos prérogatives », a lancé Me Moustapha Cissé.

Réunis dans la salle des banquets du CICB, le président de l’AIGE Me Cissé et ses collaborateurs ont pris contact avec les représentants des partis politiques pour révéler ensemble les défis qui s’annoncent en ces mois électoraux. Ce premier contact a été l'occasion de présenter aux acteurs politiques la nouvelle structure chargée de la gestion des élections.

Dans ses propos, Me Moustapha Cissé dira que la création d'un organe indépendant de gestion des élections a toujours été défendue par la quasi- totalité de la classe politique et de la société civile. « C'est à ce titre que l'hommage doit être rendu à tous ceux qui ont lutté dans ce sens et qui ont permis à L'AIGE de voir le jour », dira le premier responsable de l’AIGE. Qui a poursuivi : « Nous avons voulu en cette ultime étape de la mise en place de l’AIGE rencontrer la classe politique malienne dans toutes ses composantes pour présenter non seulement les membres de l’AIGE mais aussi pour parler de cette nouvelle institution qui doit se charger de gérer les élections ». 

En outre, il a estimé qu’au niveau de l’AIGE, après les visites rendues aux institutions de la République, il était très important de rencontrer les partis politiques et la société civile malienne pour enclencher les plateformes sur lesquelles le travail doit être fait.

Cependant, le patron de l'AIGE a indiqué que cette rencontre avec la classe politique malienne était nécessaire, obligatoire pour son équipe, pour la simple raison que les partis politiques sont les acteurs essentiels de la matière électorale. « Nous entendons nous prévaloir de nos prérogatives, les faire respecter et les assumer pleinement devant l'histoire et devant le peuple malien », a assuré le président de L'AIGE.

En référence à l’article 34 de la Loi électorale, Me Cissé a soutenu que les membres du collège de L'AIGE sont indépendants du pouvoir politique et de toute autre organisation. « Nous sommes aujourd'hui dans un contexte où nous appréhendons nos missions et nous entendons apporter la preuve de ce que nous pouvons faire en termes d'organisation d'élections crédibles, transparentes pour que dans un avenir très proche, nous puissions retrouver un Mali apaisé, un Mali issu d'institutions démocratiquement mises en place », a-t-il déclaré. 

Cependant, il a affirmé que d'ici les échéances, une évaluation sera faite afin d’assumer les responsabilités de conduite du processus, sous le sceau de l’inclusivité autour de l'organisation des élections à venir. 

Sur la question du chronogramme des élections, le président de l'Autorité a laissé entendre que son institution n'a pas adopté de chronogramme qui puisse déterminer, de façon irréversible, ce qui doit être fait en matière électorale. Cependant, il a annoncé la mise en place prochaine des démembrements de L'AIGE à l'intérieur du pays et dans les ambassades et consulats. 

Le président de l’AIGE a mis à profit l’occasion pour mettre l’accent sur la formation des acteurs du processus électoral, afin de faciliter le déroulement de ces scrutins décisifs pour le Mali.

Réactions tous azimuts 

Les acteurs politiques présents ont apprécié l'initiative de la rencontre. Ils ont réaffirmé leur soutien à cet organe dans l'accomplissement de sa mission. Toutefois, les responsables politiques ont demandé à l'institution de jouer pleinement son rôle. Mais aussi d'être transparente, inclusive, loyale et réellement indépendante afin que les élections soient acceptées par tous.

Dans ses remarques, le président du Parti Alternance politique pour le progrès (APP), M. Macko Karawata, s’est félicité de la mise en place de cette structure. Cependant, il a exhorté les membres de l’AIGE à faire preuve de plus de vigilance lors des scrutins afin que les erreurs constatées lors des précédentes échéances soient évitées. « Notre pays traverse des moments difficiles auxquels se sont ajoutés des bras de fer sur le plan politique. Ainsi, j’aimerai que cette dynamique équipe menée fasse un travail sans complaisance afin que les résultats obtenus soient à hauteur de souhait », a-t-il plaidé.  

M. Bamia, président d’un groupement politique en commune I a, pour sa part, émis la volonté de son regroupement à œuvrer de concert avec l’AIGE. Il n’a pas manqué de remercier le président Cissé pour cette rencontre hautement importante pour la classe politique malienne et pour tous les maliens dans l’ensemble. « Cette opportunité pour exprimer nos inquiétudes est très importante, s’est-il réjoui. Cela témoigne de votre volonté largement de votre volonté à travailler dans la transparence et en toute indépendance. Nous espérons que les Maliens dans la plus grande composante soutiendront sans réserve l’AIGE et vous accompagneront dans l’exécution de votre mission. »

Mamoutou Boiré, représentant du PPR, s’est, par contre, étonné du maintien de l’ancienne loi électorale de la CNI reconduite par l’AIGE. Selon lui, c’est purement un retour à la case départ, car il estime que c’était cette loi qui était à l’origine de tous les problèmes. « Une démocratie au tirage au sort, vous voulez nous ramener à des tirages au sort entre députés, président de la République et c’est ce que vous appelez démocratie ?», a-t-il interrogé. 

Cette activité qui consacrera son deuxième jour avec la société civile se veut être inclusive. 

Ahmadou Sékou Kanta

Source : L'Observatoire