LUTTE CONTRE LE TERRORISME : Les casques Bleus dans la tourmente

LUTTE CONTRE LE TERRORISME : Les casques Bleus dans la tourmente

 257 casques bleus ont été tués au Mali depuis 2013. Depuis leur déploiement pour maintenir la paix, la mission a ainsi connu dans ses rangs cette lourde perte dans son effectif. Ces soldats de la paix mandatés par l’ONU sont la cible des groupes armés terroristes mais aussi.

La Minusma a le malheureux privilège d'être la plus dangereuse des opérations de maintien de la paix que les Nations unies conduisent en différentes parties du globe", a déclaré El-Ghassim Wane, le Chef de la (Minusma) lors d’une déclaration. 257 casques bleus ont été tués au Mali de 2013 à nos jours, a indiqué, vendredi soir, El-GhassimWane, le Chef de la Mission Multidimensionnelle pour la Stabilisation du Mali (Minusma). "Ce qui fait d'elle la mission de maintien de la paix la plus dangereuse" a-t-il annoncé à l'occasion d'une cérémonie d'hommage rendu aux casques en prélude à la journée internationale des casques bleus sous la bannière de l’ONU prévue le 29 mai. « Nous portons en nous leur mémoire et leur sens du devoir continue de nous inspirer dans la conduite de la tâche difficile, complexe, mais aussi exaltante qui est la nôtre » poursuit-il.

Le Chef de la Minusma a précisé que c’est l'occasion de redire son appréciation aux personnels civils et en uniforme pour le travail qu'ils abattent au quotidien dans un environnement opérationnel qui n'a rien de facile. « Leur action ne reçoit pas toujours l'écho qu'il mérite et cela se comprend eu égard à l'ampleur des défis qui restent à surmonter mais il n'en reste pas moins éminemment positif et concret", a-t-il fait savoir.

En outre, neuf (9) casques bleus de la Minusma ont été blessés, ce samedi 28 mai courant dans l'explosion d'un engin artisanal au sud-ouest d'Aguelhok dans la région de Kidal, dans le nord du Mali, a annoncé la Mission onusienne sur son compte Twitter.

Pendant l’année 2021, on dénombrait 28 Casques bleus tués et 165 blessés en 2021. Selon M. Wane, 50 % des incidents à la base de ces décès et blessures ont été causés par des mines artisanales. Depuis 2012, le Mali est confronté à une profonde crise multiforme aux niveaux sécuritaire, politique et économique. La MINUSMA a déclaré avoir effectué 13.000 patrouilles et 100 opérations de janvier au 16 décembre 2021.

Pour autant, cette force onusienne ne fait pas l’unanimité au Mali. C’est ainsi qu’un grand rassemblement a eu lieu « pour dire non au renouvellement du contrat de la Minusma » et « soutenir les opérations des FAMa » qui s’est ténu dans la capitale malienne, le 13 mai, à l’initiative du Collectif pour la défense des militaires (CDM). L’association, réputée proche du pouvoir, avait déjà été un des fers de lance des manifestations contre la présence de la force antiterroriste française Barkhane.

Renouvellement du mandat de la Minusma

Les autorités militaires maliennes de la transition sont déterminées à ce que le renouvellement de la Minusma en juin prochain prend en compte leurs aspirations.  En juin 2022, on s’attend à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU renouvelle le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). On se souvient que les 15 membres du Conseil de sécurité avaient décidé de proroger le mandat de la Minusma jusqu’au 30 juin 2022, avec un effectif maximal qui reste fixé à 13 289 militaires et 1 920 policiers.

Depuis 2019, sur insistance des autorités maliennes et des réalités du terrain, l’Onu avait apporté des modifications importantes au mandat de la Minusma (Résolution 2480 du Conseil de sécurité de l’ONU). Cependant, deux ans après, les choses n’ont pas bougé comme souhaité du côté des autorités maliennes.

Pour le renouvellement de juin prochain (s’il a eu lieu), les militaires au pouvoir au Mali qui ont commencé les discussions avec une délégation américaine venue des USA doivent opter pour deux options.

Premièrement : la constitution d’une force anti-terroriste régionale soutenue par la logistique de l’Onu et qui remplacerait même la Minusma. Selon un rapport des Nations Unies « sur l’évaluation de l’efficacité de la Minusma » l’avantage est « que la stratégie militaire de lutte contre le terrorisme serait mieux intégrée dans l’approche internationale mise en place pour la région, qu’elle disposerait de plus de ressources, qu’elle serait plus responsable en matière de respect des droits humains et plus légitime, puisqu’elle ferait partie du Système des Nations Unies ».

Secundo, il s’agit de réajuster le rôle de la Minusma dans la lutte contre le terrorisme. Le Mali doit demander un renforcement des capacités logistiques de la Mission pour lui permettre d’accroître son efficacité opérationnelle. Autrement dit, le Mali veut un « mandat robuste ».

Pour ce nouveau mandat, plusieurs pays encouragent le Conseil de sécurité à opter pour le premier c’est-à-dire donner à la Minusma « les moyens de s’acquitter de son mandat » à l’instar de l’Inde, la Chine, la Russie, le Brésil. Ce dernier a « considéré essentiel que la Minusma dispose des ressources nécessaires pour soutenir la mise en œuvre de l’accord de paix et la transition politique, ainsi que pour protéger les civils et soutenir la restauration de l’autorité de l’État malien dans le centre du pays ».

Ahmadou Sékou Kanta

Source : Le Soft