Après leur formation militaire obligatoire de six mois à Bapho, les 784 nouveaux fonctionnaires de l’Etat dont 245 personnels féminins ont été présentés au drapeau le jeudi 2 février 2023 à la place d’armes du 34e Régiment du Génie militaire en présence du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qui avait à ses côtés le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, et le président du Conseil national de transition, le colonel Malick Diaw.
a présentation des 784 nouveaux admis à la fonction publique au drapeau marque la fin de leur service militaire obligatoire et annonce leur prise service dans la fonction publique de l’Etat. La cérémonie a été une tribune pour le directeur général du Service national des jeunes (SNJ), le colonel Tiémoko Camara de rappeler les missions essentielles du SNJ. Institué par la loi n°2016-038 du 7 juillet 2016, le SNJ a pour mission de contribuer à parfaire l’éducation, la formation physique, civique et professionnelle des jeunes fonctionnaires en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays et de leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale. Les cibles du SNJ sont les citoyens diplômés sans emploi, les non diplômés sans emploi, les admis des fonctions publiques de l’Etat et des collectivités territoriales ainsi que des autres statuts. Il a ajouté qu’il a été décidé désormais, que tous ceux qui réussiront au concours des fonctions publiques de l’Etat, des collectivités et des autres statuts, passeront par cette formation militaire obligatoire avant d’être déployés dans les différentes administrations.
Les 784 fonctionnaires présentés au drapeau ont été formés au savoir et savoir-faire dans les matières clés que sont la tactique, la topographie, l’armement, le règlement du service dans l’Armée, comment servir loyalement le pays à travers un programme d’instruction civique. Ils ont aussi reçu toutes les informations relatives au code de conduite, à l’éthique et à la déontologie d’une fonctionnaire de l’administration publique à travers des modules de socialisation.
A la fin de leur formation, la direction du Centre d’instruction a organisé un examen oral d’évaluation de fin de formation sur l’ensemble des matières enseignées. “Le but de cet exercice était d’une part, de tester la connaissance d’ensemble des recrues et d’autres, d’évaluer chacune selon sa valeur intrinsèque. Et le résultat est éloquent. C’est pour vous dire, Monsieur le président de la Transition que nous avons désormais des nouveaux fonctionnaires façonnés conformément à l’esprit et à la lettre des missions que vous avez voulu confier à la direction du Service national des jeunes, c’est-à-dire former des citoyens patriotes, volontaires, engagés, irréprochables et prompts à répondre toujours présents à l’appel de la nation”, a-t-il assuré.
Le Directeur Général du SNJ a rappelé au Président de la Transition la nécessité de construire la nouvelle direction du SNJ et le Centre de formation physique et professionnelle à Sounsounkoro. A ses dires, la réalisation des infrastructures permettra d’améliorer grandement les conditions de travail du personnel mais également de tenir les futures formations dans des conditions idoines. Comme autres difficultés qu’il n’a pas occultées, il y a le problème de mobilisation de fonds pour la formation professionnelle. “Les deux précédents contingents n’ont pas pu bénéficier de ces fonds faute de moyens. Pourtant, cette formation est très importante car elle garantit la réinsertion sociale et professionnelle des jeunes recrutes non fonctionnaires”, a-t-il insisté.
Il a commandé aux nouveaux fonctionnaires à ne pas faillir, car le pays, en ces moments difficiles, compte énormément sur eux. Et pour cette raison, a-t-il dit, ils n’ont pas le droit de décevoir le pays. “En tant que fonctionnaires, vous êtes psychologiquement préparés et physiquement aptes à servir partout où le besoin se fera sentir, car ayant vécu l’inconfort et les difficultés du centre, que vous avez au passage réussis à dompter avec courage. En tant que soldats, vous êtes nantis de connaissances qui vous permettront de contribuer efficacement à la défense de notre chère patrie”, a-t-il salué. Il les a invités à un comportement exemplaire partout où ils seront appelés à travailler.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Moussa Ag Attaher a rappelé que le service militaire obligatoire vise à développer chez l’agent public les qualités, les aptitudes et les réflexes nécessaires à la bonne exécution de sa mission de service public. “Ces hommes et ces femmes, désormais libérés du Service national des jeunes, sont pétris de valeurs, de compétences et de maîtrise du code d’éthique et de déontologie au terme de leur immersion au Centre d’instruction à Bapho. A titre de témoignage, lors de notre dernière visite de fin de formation aux recrues, il y a à peine une semaine de cela, nous avons été impressionnés par les propos de certains d’entre eux. Il nous a dit qu’à Bapho, ils ont appris la ponctualité, la rigueur, l’excellence, servir la patrie avec honnêteté, avec dignité et qu’ils seront à la hauteur des attentes”, a-t-il déclaré. Selon le ministre Ag Attaher, la fonction du service militaire obligatoire est de promouvoir l’émergence de citoyens patriotes, responsables, bien formés et susceptibles de bâtir le Mali de nos rêves, un Mali capable de répondre, avec diligence et promptitude, aux besoins et attentes de ses citoyens, partout et en toute circonstance.
Il a exhorté les jeunes fonctionnaires à une conduite honorable et à des services de qualité partout où ils seront appelés à travailler.
Siaka Doumbia
Source : Aujourd'hui Mali