Dans l'esprit de refondation du Mali, conformément aux desseins du Président de la Transition, six projets de loi ont été adoptés, le lundi 20 février 2023, par le Conseil National de Transition (CNT), portant réorganisation administrative et territoriale du Mali. Notre pays compte désormais un District de 7 arrondissements, 19 régions, 156 cercles, 466 arrondissements et 819 communes.
Le Conseil National de Transition (CNT) a examiné et adopté en session extraordinaire de février 2023 six (6) projets de loi concernant la réorganisation administrative et territoriale de notre pays. Les projets étaient défendus par le ministre d'Etat, ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, Col. Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, en compagnie de plusieurs de ses collègues.
Il s'agit du projet de loi portant création des circonscriptions administratives en République du Mali, ceux portant création des collectivités territoriales en République du Mali, modification de la loi n°2012-006 du 23 janvier 2012 portant principes fondamentaux de l'organisation administrative du territoire. Mais aussi, le projet de loi portant modification de la loi n°2017-052 du 02 octobre 2017 déterminant les conditions de la libre administration des collectivités territoriales, celui portant Code de collectivités territoriales et enfin le projet de loi portant statut particulier du district de Bamako.
A travers ces projets, le Gouvernement entend naturellement faire opérationnaliser et assurer le fonctionnement régulier de chaque région en déterminant ses circonscriptions administratives (cercles et arrondissements) et ses collectivités (régions et communes).
Avec ces textes, il faudra noter que le nombre de cercles a connu une augmentation de 96, le nombre d'arrondissements augmente de 136 et celui de commune 71.
En ce concerne la circonscription administrative de Bamako, elle sera composée de 7 arrondissements avec à leurs têtes des représentants de l'État.
Il est à rappeler que cette réforme a coûté plus de 263 milliards de francs CFA sur trois ans. Son objectif majeur est de rapprocher l'Administration des populations et favoriser le développement local.
En effet, explique le Ministre Abdoulaye Maïga, dans la feuille de route de la Transition adoptée à l’issue des concertations de 2020, il est demandé aux autorités de parachever les réorganisations territoriales. « Cet objectif », qui a été repris par le Plan d'action gouvernemental du premier ministre Choguel Kokala Maïga, « est à atteindre par la Transition ».
Toutefois, colonel Maïga précisera qu'il y a d'autres aspects, notamment l'amélioration de la gouvernance au niveau des collectivités territoriales et l'équilibre à retrouver entre les représentants de l'État et les élus des collectivités territoriales. Le Ministre Maïga soutient que c'est un embarras et une gêne collective de vivre dans un pays qui ne connaît pas ces frontières antérieures.
Cet autre point qu'il a évoqué en termes d'intérêt, c'est l'organisation du prochain référendum et les élections générales à venir qui doivent se faire sur la base de cette réorganisation territoriale. « Tant que nous n'aurons pas une carte administrative à jour, les démembrements de L'AIGE ne pourront pas objectivement être déployés sur le terrain », a-t-il déclaré. Tout en soulignant qu'il est important de sortir de ce blocage qui dure depuis plus de 10 ans. Et le ministre Maïga de conclure : « Les autorités de la Transition ont hérité d’un dossier profondément subjectif. Nous nous sommes efforcés d'introduire plusieurs paramètres d'objectivités ».
Sidy Coulibaly
Source : Miroir Hebdo