EXPROPRIATION DE LA POLYCLINIQUE ALLAMA DE KATI SACCAGÉE : La famille du Dr Elmehdi réclame justice

EXPROPRIATION DE LA POLYCLINIQUE ALLAMA DE KATI SACCAGÉE :  La famille du Dr Elmehdi réclame justice

La famille du Dr Elmehdi dit « non à une justice aux ordres de la Banque of Africa » qui a tenté de vendre aux enchères la Polyclinique médicale ALLAMA de Kati, saccagée à la suite des événements de mars  en 2012. « Nous réclamons une justice à Elmehdi Ag Hamahady », insiste sa famille.

Suite aux événements de mars 2012, qui ont vu le Mali sombrer peu à peu dans la situation que nous connaissons tous, Dr Elmehdi et sa famille ont été victimes de saccage de leurs biens dont la ’Polyclinique médicale ALLAMA de Kati, de la mise en danger de leurs vies, et de la tentative de vente aux enchères de ladite clinique. La famille regrettée et ses alliés ont mobilisé les médias, ce mercredi 22 décembre 2021, pour se rendre de l’évidence sur le site de la polyclinique dont ils exigent la restitution.

Il s'agit d'un site de trois étages dont une pharmacie et une clinique médicale dénommée ainsi ‘’Polyclinique médicale ALLAMA’’, situé à la base militaire en face du Prytanée, à 10 km du palais présidentiel. De son vrai nom, Dr Elmehdi Ag Hamahady, le promoteur de la polyclinique médicale Allama et de la pharmacie du Camp est client de la Banque Of Africa (BOA-Mali) depuis plus de vingt ans. Ce qui lui a permis de bénéficier d’un prêt de 100.000.000 de nos francs pour le financement de son projet de Polyclinique médicale, en officine privée. Une première dans la ville de Kati.

Ce faisant, le seul dénominateur commun qu'il ne faille pas oublier, même si c'est malheureux, est son appartenance à un groupe ethnique qui fait de lui une victime de destruction de l'œuvre. A cela s'ajoute une autre injustice, celle de la banque auprès de laquelle Elmehdi avait contracté le prêt pour agrandir ses activités, s'est appropriée de la structure au fil des événements. Alors que l'Etat malien avait donné des gages pour accompagner Dr Elmehdi à conserver son investissement.

Le 07 janvier 2014, le Dr Elmehdi et le PDG de la polyclinique Allama, Pr Ag Rhaly Abdoulaye ont reçu par huissier, un commandement de la BOA SA aux fins de saisie immobilière de la garantie de prêt. Cette première procédure a été suspendue aux termes d'un jugement du tribunal de grande instance de Kati du fait de l'engagement de l'Etat pris auprès de la BOA d'indemniser Elmehdi et sa famille par priorité dans le cadre de la procédure d'indemnisation des victimes mise en œuvre en application de la loi n° 2012-025 du 12 juillet 2012 portant indemnisation des victimes de la rébellion du 17 janvier et du mouvement insurrectionnel du 22 mars 2012.

Conformément à la loi, quand on a contracté un prêt pour une activité économique, s’il survient un cas de force majeure qui fait que ce bien a été détruit. Là,  on ne peut pas parler d'un manque de volonté de payer ce prêt contracté. En ce moment, on est devant un cas de force majeure.

Honoré Berthé est un médecin de formation, un habitant du quartier Médine, non moins ami de la famille du Dr Elmehdi, témoigne : « Selon lui, la banque a procédé à plusieurs procédures judiciaires avant le délai convenu. Effectivement, elle est dans ses droits, ce n'est pas une œuvre de bienfaisance en voulant récupérer ce qu'elle a investi. Mais nous sommes dans une situation particulière, au moment où nous parlons de réconciliation, de cohésion sociale et de paix sociale, monsieur Berthé pense qu'il y a des moments aussi particuliers que ceux-là. A des situations aussi particulières que celles-là où il faut mettre le point afin que les choses rentrent dans l’ordre ».

Et d’ajouter : « Nous ne demandons pas quelque chose de plus particulier pour l'instant malgré les dommages subis. Tout simplement , ne serait-ce que les ruines liées à cet édifice soient restituées en bonne et due forme à Dr Elmehdi, ensuite partir de bons pieds sur d'autres choses », a-t-il soutenu.

Rappelons également que depuis le 02 novembre 2021, la famille décide de sortir de l’opéra et se mobilise pour que la justice soit rendue, pour que sa cause soit entendue. Pour cela, elle fait appel à la mobilisation des autorités nationales et internationales, les organisations de la société civile, les médias et toute personne de bonne volonté pour la paix et la justice.

Cet appel est un rendez-vous devant l'histoire pour sauver les traces, les symboles d'une famille et le travail des années de dur labeur d'un citoyen patriote, utile à son pays, épris de paix et de justice, et profondément humaniste.

En fin de compte, retenons que ces événements tragiques ont poussé le Dr Elmehdi et toute sa famille à l'exil, entre la France et la Mauritanie.

Sidy Coulibaly

Source : l'Observatoire