Assises nationales de la réfondation : Choguel a-t-il oublié l’essentiel ?

Ce jeudi 28 octobre, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a donné quitus aux 30 membres de la commission d’organisation des Assises nationales de la refondation. En s’adressant à ces derniers, il a estimé qu’en dehors des opérations militaires sur le terrain, le gouvernement n’a d’autres priorités que la tenue des assises nationales.

Le poète français Alexandre Romanès disait : « Le pouvoir politique ne tient qu’à un fil, mais un fil solidement tenu par des hommes et des femmes prêts à tout». Des sorties médiatiques controversées à la négligence des maux sociaux, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga s’accroche contre vents et marées à la tenue des assises nationales de la refondation qui, pourtant, ne donnent aucune garantie d’un avenir meilleur pour le Mali.

Si certains affirment qu’il a déjà avalé plusieurs chapeaux en moins d’une année de gestion, à la recherche d’une popularité perdue, de nombreux Maliens estiment clairement que les recommandations de la Conférence d’entente nationale et celles du Dialogue national inclusif sont largement suffisantes pour poser les jalons du nouveau Mali tant crié par le Premier ministre.

En prélude, Mamadou Hachim Koumaré, président de la commission nationale d’organisation des assises nationales de la refondation, a estimé qu’il s’agit plus spécifiquement, entre autres: d’assurer la préparation scientifique, matérielle et logistique des assises nationales de la refondation; d’élaborer des plans opérationnels, de préparer des documents de référence devant servir à animer et encadrer les échanges, de mettre en œuvre le plan de communication, d’assurer la liaison entre les administrations de l’Etat et le panel des hautes personnalités, d’organiser et de suivre le déroulement des assises, de faciliter le transfert à temps des ressources nécessaires aux autorités déconcentrées; de transmettre les directives de la conduite des assises, d’élaborer et soumettre le projet de rapport des assises.

Pour sa part, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a estimé que son gouvernement n’a d’autre priorité que la tenue des assises. Si pour l’instant le choix de ces hommes et femmes pour cette mission n’a pas fait grand écho, le plus écœurant est la négligence par le Premier ministre des véritables problèmes que sont la crise scolaire, le risque de famine dans plusieurs localités du pays et la non-réduction du train de vie par son gouvernement.

Par ailleurs, des voix s’élèvent déjà pour décrier la hausse ou flambée des prix des denrées de première nécessité.

Que dire de la sortie médiatique du Chérif Ousmane Madani Haïdara, mercredi 27 octobre, lors de sa traditionnelle conférence de presse d’après Maouloud, quand il disait : « Le Mali mérite des dirigeants qui se soucient réellement du pays et non leurs propres intérêts ». Si le premier aime dire que les assises nationales de la refondation se tiendront sur toute l’étendue du territoire, plusieurs Maliens se demandent par quel miracle cela se passera dans les zones qui échappent au contrôle de l’Etat.

Cette énième sortie médiatique du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga signifierait que ni famine ni la cherté de la vie, encore moins la dégradation du climat social n’a de place aux préoccupations du gouvernement actuel. À croire que la réduction du train de vie gouvernementale tant souhaitée par les Maliens semble désormais n’être qu’un mirage. Si l’actuel Premier ministre se vente d’entamer les jalons d’un Malikoura, tout prouve qu’il s’agirait d’une cascade.

Adama TRAORÉ

la Preuve

 

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