Le grand oral du Premier ministre Choguel Maiga aura vécu avec plus de peur que de mal. Et pour cause, le chef du Gouvernement a affronté l’exercice sans coup férir, quoique par logement désaxé par quelques interpellations et allusions gênantes. L’épreuve aurait pu se dérouler autrement si le format de son interpellation n’avait pas été altéré et dévié des intentions initiales que cache mal la formulation biaisée de l’intitulé. «Questions d’actualité sur le Programme d’Action Gouvernementale». Telle est la formule atténuée sans doute pour ne pas appeler la démarche par son nom car il s’agit bel et bien d’une motion de défiance contre le chef du gouvernement. Et pour cause, il est difficile de designer autrement l’évaluation à l’hémicycle d’une politique pour la mise en œuvre de laquelle les législateurs avaient précédemment accordé leur onction à la même place. Et, la soumettre à nouveau à leur censure implique forcément une remise en cause de leur confiance. Il ne manquait en définitive que la procédure, suivie d’expression de suffrages, pour que la motion de censure soit accomplie.