GUERRE DE LEADERSHIP A LA CMAS : Les raisons d’une crise !

Le temps des complices semble révolu entre Issa Kaou Djim, Mohamed Salia Touré et l’imam Mahmoud Dicko. Le premier accuse le second d’être à l’origine de son malheur au sein de la CMAS, visiblement soutenu par l’autorité morale du M5-RFP. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette nouvelle donne entre l’imam de Badalabougou et ses disciples ? Est-ce vrai que ce bourdonnement serait parti de divergences de choix de potentiels candidats à la prochaine élection présidentielle ?

La crise que traverse la Coordination des mouvements, associations et sympathisants  de l’imam Mahmoud Dicko est inédite. Issa Kaou Djim, coordinateur général de la CMAS,  depuis sa création en septembre 2019, est devenu persona non grata, à quelques mois seulement de leur participation à la gestion du pays. La thèse selon laquelle entre le pouvoir et l’argent, les responsables de la CMAS sont méconnaissables est d’autant plus vraie.

Mis à l’écart par une dissidente du mouvement, l’ex porte-parole de l’imam Dicko ne contourne pas celui qui serait derrière cette manigance. Selon lui, c’est bien Mohamed Salia Touré, actuel ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, porte-parole du gouvernement. A visage découvert, Issa Kaou Djim s’en prend à ce dernier face à la presse, soutenant qu’il est et demeure le coordinateur légal de la CMAS. Aussi, l’auteur de l’expression ‘’l’imperturbable patriote Assimi Goita’’ ne s’oppose pas fondamentalement à son éventuel limogeage, mais exige de la forme.

«La CMAS, c’est mon dernier souci aujourd’hui. S’ils veulent que je quitte la coordination qu’ils mettent de la forme, je cède sans problème », soutient-il, affirmant que cette manigance est entreprise dans le but d’avoir le contrôle de la CMAS afin de soutenir la candidature de Seydou Coulibaly, PDG de CIRA, en 2022.

Face à la situation qui prévaut au sein de ce mouvement politico-religieux, certains observateurs estiment que la divergence de vue serait venue lorsque le 4e vice-président du CNT, Issa Kaou Djim, a déclaré son soutien à la candidature du vice-président de la transition, Assimi Goita, à la prochaine élection présidentielle, tandis que, l’imam Dicko travaille vraisemblablement pour le PDG de CIRA, pour la même cause.  

Le mis en mission, à en croire Kaou Djim, par l’ex président du HCIM pour travailler et récupérer la CMAS en vue d’apporter son soutien à la candidature de Seydou Coulibaly  est bien le ministre Salia. Cependant, il faut reconnaitre que, dans cette crise profonde, l’imam Mohmoud Dicko et Mohamed Salia restent silencieux jusque-là. Si tout ce qu’Issa Kaou Djim a révélé sur eux s’avère vrai, il est clair qu’ils le font à travers des intermédiaires pour atteindre leurs objectifs.  

Toutefois, ce n’est pas le cas chez Issa Kaou Djim. Sur ce plan, le président de l’ACRT est plus cohérent, il est allé droit au but en dévoilant déjà son ambition à soutenir la candidature de son ‘’imperturbable patriote Assimi Goita’’ en 2022.  

Ousmane Morba

Source : l’Observatoire

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