Adoption de la loi électorale : Le CNT descend Choguel Kokalla Maïga de son piédestal

Le Mali s’est doté d’une nouvelle loi électorale, au cours d’un vote, vendredi dernier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), en présence des membres du gouvernement. Le projet de loi, taillé à la mesure de Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre, a été éventré par les membres du Conseil national de transition (CNT) pour donner à notre pays une loi consensuelle. Elle met ainsi fin au plan machiavélique du chef du gouvernement à contrôler le processus des élections à travers ses hommes de main au sein de l’Autorité indépendante de gestion des élections. Pour qui roule-t-il ? Quelle félonie !

«Le CNT veut une loi consensuelle, une loi électorale des Maliens et non d’un clan». Ces propos sont du Dr Souleymane De, président de la Commission des lois du Conseil national de transition (CNT). Ils ont été tenus après un débat sur le projet de loi du gouvernement et les amendements apportés au même document par les conseillers nationaux.

Et à la fin des travaux, le colonel Malick Diaw, président du CNT, déclare ainsi: «L’acte que nous venons de poser est historique. Nous venons de doter le Mali d’une loi électorale. Ce n’était pas gagné d’avance. Le chemin était parsemé d’embûches, mais nous sommes parvenus». Ces deux (02) déclarations montrent à quel point l’avant- projet du gouvernement était taillé à la mesure du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.

En désespoir de cause, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko, dit en tirer toutes les conséquences. Elles ont éventré le plan machiavélique du chef du gouvernement à s’accaparer d’un des leviers les plus importants de la démocratie: les élections.

L’adoption de la loi électorale a levé le voile sur la face cachée du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. Elle a montré que le Premier ministre travaille pour un homme de l’ombre qui sortira certainement du bois au moment opportun. Malheureusement pour lui, son coup a été déjoué par les membres du Conseil national de transition (CNT) et son propre piège s’est refermé sur lui- même. Au grand bonheur du peuple malien.

Sinon, comment comprendre que dans le projet de loi, Choguel Kokalla s’était donné la part du lion. Dans sa boulimie de contrôle de l’appareil d’État pour la réalisation de ses ambitions obscures, il a superbement ignoré le président de la République, chef de l’État dans la désignation des membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), Il s’était octroyé quatre sur les sept membres en se donnant une majorité au sein du bureau de l’AIGE. Pour quelle fin ? Il est le seul à répondre à cette question. Mettre de côté le premier responsable dans la gestion d’une telle structure, relève de la félonie.

Heureusement, la vigilance et la détermination des membres de la Commission loi ainsi que les autres membres du Conseil national de transition (CNT) à doter le Mali d’une loi électorale consensuelle ont évité à notre pays une autre crise politique, créée de toutes pièces par un Premier ministre qui nage dans les eaux troubles pour des intérêts inavouables. Ils ont apporté quatre-vingt-douze (92) amendements au projet de loi gouvernement après des écoutes auprès de plus de 200 organisations politiques, de la société civile et des personnes ressources. Leur apport a été déterminant dans l’adoption de la nouvelle loi électorale.

Adoptée à 115 voix pour, 3 absentions, zéro contre, la loi ainsi adoptée descend Choguel K. Maïga de son piédestal de manipulateur et sauve le Mali d’une autre aventure politique. Tout porte à croire que notre pays n’avait rien à gagner dans le projet de loi proposé par le chef du gouvernement. Il ne garantissait nullement les intérêts du Mali, mais d’un groupuscule, prêt à prendre le pouvoir à l’issue d’élections frauduleuses ou même au prix du sang. On se demande comment ce document a pu être adopté au Conseil des ministres et passer au Secrétariat général du gouvernement.

Autre trahison: ledit projet de loi ne prenait pas en compte les recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR). Car, il a été déposé sur la table du CNT, le 3 décembre, alors que les ANR ont débuté fin décembre. On ne peut pas crier au nom de la refondation et fouler sous ses pieds les résultats des ANR.

Le chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, vient d’apprendre à ses dépens que faire cavalier seul dans la gestion d’un pays conduit au suicide. Il est malheureusement, aujourd’hui, le seul à récolter le vent qu’il a semé. Quand la vérité surgit, le mensonge sort par la fenêtre.

Source : Inter de Bamako

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