Pape Demba Thiam, économiste Sénégalais : « L’économie malienne ne va pas chuter, mais va évoluer ».

L’économie malienne, sous le poids de l’embargo décidé par les Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA depuis le 9 janvier 2022, « ne va pas chuter, mais va évoluer ». Telle est l’analyse d’un éminent économiste Sénégalais, Pape Demba Thiam, auteur de plusieurs tribunes dans les médias et de travaux de recherche et de rédaction dans de nombreuses études dans les domaines du management des organisations, de la gestion de projet et du genre et développement. 

Au moment où toutes les analyses prédisent la chute de l’économie malienne, l’économiste sénégalais, Pape Demba Thiam, porte un autre regard. Dans une récente sortie dans les médias, il fait une analyse différente de celle de certains de ses collègues sur les sanctions économiques contre le Mali et s’interroge sur leurs impacts. Le Mali, sous le poids des sanctions économiques, peine aujourd’hui à honorer ses engagements auprès de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et au niveau de la Banque Mondiale au point que l’Institution financière de Bretton Woods a finalement décidé de fermer le robinet au gouvernement malien en raison de l’accumulation des échéances, au titre des services de la dette publique extérieure qui a dépassé plus de 45 jours.

Pour l’économiste Pape Demba Thiam, ce défaut de paiement était programmé dans la mesure où ce sont les instances régionales comme la BCEAO qui ont décidé de dicter des sanctions. « Donc, c’est difficile de dire qu’on retient la capacité d’un pays à honorer ses échéances parce qu’on détient son argent tout en voulant le sanctionner une deuxième fois parce que le pays n’aura pas honoré ses engagements », affirme l’économiste sénégalais. Lequel poursuit en émettant des doutes sur l’impact des sanctions économiques cherchant à mettre totalement à terre l’économie malienne. Pour lui, l’asphyxie du “coup chaos”, qui avait été recherché, ne peut fonctionner, dans la mesure où le gouvernement malien a la possibilité de mobiliser ou d’accroître la production d’or et liquider cet or. « L’économie malienne ne va pas chuter, mais va évoluer », a –t-il déclaré.

Selon toujours cet éminent économiste sénégalais, avec les sanctions, les investisseurs auraient pu avoir peur de la situation malienne. Mais, dit-il, l’économie de guerre est l’économie où l’on fait le plus d’argent. Pour Pape Demba Thiam, l’économie de la guerre et les ressources générées par l’exploitation de l’or ont beaucoup contribué à maintenir le Mali économiquement, malgré que les avoirs à la BCEAO ont été gelés, les transactions financières coupées et les échanges commerciaux avec certains de partenaires de la CEDEAO interrompus. « Il me paraît étonnant que des gens aient pu penser que depuis le 9 janvier, le Mali devait tomber dans les deux semaines et que le pays est toujours debout. Je crois qu’on est en train d’offrir au Mali la possibilité de réorienter son économie et de l’internaliser avec une densité de flux internes qui soit beaucoup plus importante », conclut l’économiste Sénégalais.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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