GUINEE CONAKRY : L’autre option pour contourner l’embargo de la CEDEAO

Placé sous embargo depuis un mois et isolé de ses voisins, notre pays tente de briser le siège que lui impose l’UEMOA en mettant en avant ses relations avec la Guinée Conakry.

Selon les autorités de la transition, aucun problème de ravitaillement n’est à l’ordre du jour depuis l’isolement du Mali. La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont les principaux pays par lesquels transitent les marchandises maliennes. A cause des sanctions de la CEDEAO, les marchandises sont bloquées au niveau des différentes frontières et laissent entrevoir une pénurie alimentaire au Mali.

Les autorités maliennes ne sont pas restées les mains croisées ; ils ont même pris les taureaux en s’orientant dans un premier temps vers la Mauritanie, qui ne fait pas partie de la CEDEAO et qui, du coup, n’a pas fermé ses frontières. Seul handicap, la distance entre Bamako et Nouakchott est très longue.

Ainsi, l’option de la Guinée, autre pays de la CEDEAO qui a aussi connu un coup d’Etat et qui a décidé de ne pas fermer sa frontière avec le Mali vient à point nommé. En effet, pour consolider les liens bilatéraux entre les deux Etats, le directeur général de la douane guinéenne a été reçu le 9 février par le chef du gouvernement Choguel Kokalla Maiga à la primature. Au menu des échanges, l’importance de la coopération douanière entre les deux pays a été abordée.

Au cours des échanges, le PM a souhaité que les deux services douaniers mettent tout en œuvre pour faciliter les échanges et faire stopper toutes les mesures qui peuvent entraver les mouvements de marchandises. Cette annonce du chef du gouvernement sonne comme le début d’une nouvelle coopération de grande envergure avec la Guinée Conakry.

Pour rappel, une délégation de plusieurs ministres maliens avait été reçue le 17 janvier dernier par le chef de la transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya. Cette délégation avait à sa tête le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop et avait eu des entretiens cordiaux et fructueux sur les questions d’intérêt commun avec l’autorité. Les deux pays dirigés par des gouvernements de transition ont convenu « de continuer à partager leurs expériences respectives sur la transition au titre des avantages comparatifs et dans l’esprit d’ouverture et de dialogue franc avec la communauté internationale ».

Le ministre de l’affaire étrangère malienne avait laissé entendre que les relations entre la Guinée et le Mali sont excellentes. Les deux pays frères sont liés par l’histoire, la culture et la géographie.

En grosso modo, nous assistons à la naissance d’une plus grande coopération qui aura sûrement des impacts financiers énormes pour l’économie guinéenne. En outre, tout comme le Mali, cette fermeture des frontières a des conséquences désastreuses sur le plan économique tant pour la Cote d’Ivoire ainsi que le Sénégal qui en demeure le plus grand perdant.

Selon l’économiste Ndongo Samba Sylla, qui a cité dans l’un de ses tweets l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, ‘’le Mali, comme destination à l’exportation, avec 474 milliards de francs en 2020, est plus important pour le Sénégal que tous les pays de l’union européenne réunis’’. Il en déduit qu’en acceptant les sanctions de la Cedeao contre le Mali, le Sénégal s’est tiré une balle dans le pied.

Jean Yves

Source : Miroir Hebdo

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