GOUVERNEMENT-UNTM : Nécessité d’apaiser le front social
Fragilisé par la crise sécuritaire au Nord et au Centre, le Mali connait une situation difficile sur le plan financier pour faire face à la demande sociale. La tension entre la centrale syndicale, l’UNTM, et le gouvernement doit céder place à l’apaisement pour conserver les meubles d’un pays en convalescence.
Le bras de fer entre le gouvernement et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) va porter un coup dur sur le quotidien des maliens. C’est pourquoi il est impératif d’apaiser le front social dans l’intérêt supérieur des populations.
L’échec des négociations, jeudi et jour suivant vendredi 14 mai dernier, a acté la mise en œuvre du préavis de grève de l’UNTM allant du 17 au 21 mai du mois en cours.
On se rappelle que le secrétaire général adjoint de l’UNTM en l’occurrence M. Abderhaman Toure de l’ORTM, lors de sa rencontre avait affirmé que ‘’le gouvernement du Mali méprise l’UNTM et ne la respecte pas en se faisant représenter que par 2 ministres au lieu de 15. Donc il n’y aura pas de négociation tant que tous les ministres ne seront pas présents …’’
A cette exigence du secrétaire général adjoint de l’UNTM, le ministre du travail et de la fonction publique Me Harouna Touréh avait répondu que selon la loi chaque partie ne doit être représentée que par deux personnes dûment mandatées. Lui, qui était accompagné par son collègue de l’industrie et du commerce a précisé qu’il y avait deux représentants du patronat et une douzaine de représentants de l’UNTM.
Pour un observateur de la scène publique, l’UNTM est allée trop loin en demandant coûte que coûte la présence de tous les ministres concernés du gouvernement pour engager le débat. Pourquoi mobiliser tout le gouvernement pour une négociation avec un partenaire social comme l’UNTM ? Interroge –t-il. « Même si, c’est un seul ministre qui prend part à une négociation avec les syndicats, il représente tout le gouvernement, il parle au nom du gouvernement. Il y avait deux ministres de la république, cela est largement suffisant », a-t-il ajouté.
En vigueur depuis hier pour une durée de cinq jours, la grève qu’observe l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) semble mal placée pour certains observateurs de la scène publique en cette période de transition où le pays fait face à d’énormes défis.
L’incidence financière de ce que l’UNTM demande à l’Etat s’élève à plus de 145 milliards de FCFA. Un montant est impossible à honorer selon une source proche du gouvernement qui rappelle que les défenses militaires, les dépenses du Covid-19 et l’absence des recettes douanières dans les régions du nord font crever le trésor public.
Pis, cette grève aura aussi des conséquences fâcheuses avec les partenaires techniques et financiers, soutient un habitué des relations internationales, qui ajoute. « On n’investit pas dans un pays où il y a des mouvements de grève ».
Face à cette situation tendue, il est important de rappeler qu’il faut aller à l’apaisement du front social. L’UNTM de comprendre que le tout doit être fait sans paralysé le pays et privé les citoyens du service de l’Etat.
Ousmane Morba
Source: l’Observatoire