GOUVERNEMENT : L’UNTM dénonce un remaniement de façade
Le remaniement du gouvernement est salué par beaucoup de Maliens qui estiment que c’est l’occasion de résoudre les différends autour du pouvoir. Mais du côté de l’Union nationale des travailleurs du Mali(UNTM), c’est tout un autre son de cloche. Les syndicalistes qui avaient déposé un préavis de grève dénoncent une supercherie du gouvernement visant à décourager les militants du syndicat. « La grève sera maintenue », avait expliqué Yacouba Katilé, le secrétaire général de l’UNTM face à la presse le 14 mai.
Le secrétaire général de l’UNTM estime que l’Etat est une continuité, ce qui signifie que la grève de l’UNTM ne saurait s’arrêter parce que le gouvernement est dissout. Yacouba Katilé a été on ne peut plus clair sur le choix de son syndicat de s’assumer pour défendre les intérêts des travailleurs maliens. La veille de la démission du gouvernement, les syndicalistes et des représentants du gouvernement avaient eu de chaudes empoignades lors d’une tentative de médiation. La colère des syndicalistes était si vive que certains n’ont pas pu se retenir dans leur intervention sur l’opportunité de la grève.
Un ministre avait notamment menacé les syndicalistes avec des arsenaux juridiques dans le but de dissuader les représentants des travailleurs. Les responsables de la transition avaient donc le dos au mur en début de semaine. Les menaces n’ayant pas abouti au résultat escompté, il fallait dissoudre le gouvernement. C’est du moins ainsi que Yacouba Katilé voit le remaniement ministériel en cours. Mais il a fait savoir que cette manipulation ne passera pas.
Le gouvernement de transition est à bout de souffle et est incapable de résoudre les problèmes des Maliens. Le M5 RFP qui a parié sur l’échec de la transition et d’autres forces politiques commencent à combattre l’architecture institutionnelle mise en place. Le Conseil national de transition fait l’objet d’une procédure d’annulation devant les tribunaux du pays. C’est dire que le gouvernement qui a été dissous ne constitue pas le seul problème de la transition qui est maintenant boycottée à l’étranger.
L’Union européenne a officiellement reconnu le gel d’une partie de son aide aux autorités maliennes qui peinent à convaincre. Ce camouflet est un défi pour Bah Ndaw, le président de la transition, dont le travail n’a plus de crédibilité aux yeux de partenaires importants du Mali sur la scène internationale. Le chef de l’Etat doit aller plus loin en prenant la responsabilité d’user de tous les moyens juridiques en sa possession pour résoudre les problèmes de la transition.
A.D
Source: la Sirène